Le slameur Mahamoud Bachirou a initié des ateliers de création, hier mercredi 7 août, à la médiathèque de Singani afin de mettre en place un spectacle avec les élèves de l’Ecole communautaire de Singani (Ecs) dans le cadre de la fête de fin d’année prévue le 16 août. Tout va se jouer autour la pièce de théâtre slamée de son ouvrage Amani. Pour ces élèves – dont certains n’ont jamais entendu parler de slam – ce rendez-vous aura été l’occasion de s’initier aux rouages de cet art, de l’écriture à la prononciation, en passant par l’inspiration et les émotions.
«Ce début de création se passe plutôt bien. Les élèves étaient très réceptifs. Ils ont montré leur envie de s’exprimer et surtout d’apprendre. Ceux qui ne connaissent pas le slam ont montré qu’ils peuvent mieux faire. Maintenant, c’est à nous de leurs donner les moyen de s’améliorer», a déclaré l’auteur et slameur, Mahamoud Bachirou.
Avant de passer à la création autour du livre Amani, les participants ont écrit chacun son propre texte, qui ont été généralement apprécié par Mamamoud Bachirou.
En classe de Première, Mounayati Hadim a abordé la question des victimes à Gaza et des milliers de morts dans le conflit actuel entre l’Etat d’Israël et le mouvement militant palestinien, Hamas. Amni Ibrahim, pour sa part, a fait le choix de la dénonciation d’un Etat de droit «qui ne l’est pas», d’une population «piétinée par un gouvernement qui se donne tous les droits, ment et détourne au profit d’intérêts particuliers les fonds publics. Une «banalité» en Afrique.
«Instructive et intéressante»
«Cette séance de création est plutôt instructive et très intéressante. J’ai appris bien de choses sur l’écriture d’un slam. Dans mon texte, je me suis inspiré de ce qui se passe au pays entre la corruption, les abus de pouvoir en passant par les autorités qui veulent s’éterniser au pouvoir. Dans l’avenir, je compte embrasser différentes carrières et le slam en fera partie», s’est réjoui Amni Ibrahim.
Cette fête de fin d’année sera l’occasion pour la coopérative de primer les meilleurs élèves de l’établissement notamment ceux qui participent au cours de journalisme pour le journal scolaire, Echos de la coulée, publié en version papier, télévisée et web. Il sera question de remettre le Prix Madjuwani Hasani du meilleur article de presse, le Prix Ben Abdou du meilleur reportage télé, le Prix Oustadh Padré de la meilleure photo, et le Prix Elie-Dine Djouma destiné à l’élève qui aura produit le plus de contenu.
La coopérative compte, par ailleurs, payer des écolages d’un mois avec le soutien de parrains dont beaucoup préfèrent rester dans l’anonymat.
«Je ne savais pas exactement ce qu’était le slam avant d’assister à cette phase de création avec Mahamoud Bachirou. Quand on m’a conseillé de venir, j’étais plutôt retissant mais, heureusement, c’est une belle expérience. J’aime bien tous ce qui est rime et poésie alors, je suis bien dans mon monde», devait apprécier l’élève Ismael Mohamed Goulam.