Depuis le démarrage de cette deuxième édition du concours Nyora, la définition de «chanson locale» pose problème. C’est surtout à partir de la demi-finale avec l’interprétation de Shefo Boy Swagga de «Un week-end à Mayotte» de feu Adina que le public a commencé à se poser des questions.
Si certains estiment qu’une chanson est dite «locale» parce qu’elle est l’œuvre d’un artiste comorien, d’autres estiment qu’elle doit être obligatoirement chantée en langue nationale et surtout dans un «genre comorien».
Même le jury
«Sans trop m’attarder sur le sujet, je tiens à préciser que si je faisais erreur concernant le choix de ma musique, les organisateurs m’auraient demandé de faire un autre choix. La règle dit «chanson locale» et pas «en langue locale», devait réagir à ce sujet Shefo Boy Swagga sur le web.
Toujours est-il que même le jury ne semble pas arriver à donner une définition claire de cette catégorie. Lors de sa première prestation, Kueena a essuyé les critiques du juré Soulayman Mze Cheikh pour son morceau Hawa. Le juré estime que ce dernier n’était pas «local» même si il a été composé en Shikomori et par un Comorien. Une chanson locale, doit-elle obligatoirement être composée dans un genre typiquement comorien ?
«Pour la prochaine session, tu dois interpréter une chanson comorienne. Vous avez présenté une chanson française, anglaise et maoraise mais dans un genre étranger. Il faut présenter une chanson locale pour qu’on puisse voir jusqu’où tu peux amener la culture et la chanson comorienne», avait insisté Soulaymane Mze Cheikh comme si une chanson composée par un Comorien dans un genre «étranger» perd son étiquette de «chanson locale». A-t-il forcement raison?
Pour leur part, les organisateurs estiment que ce débat n’a pas lieu d’être. «Une chanson locale n’est pas forcement du twarab. La force de notre musique réside dans sa diversité. Nous avons eu de tous les genres, à un moment, nous avons même eu du Rock. Le morceau d’Adina interprété par Sheffo Boy est purement comorien car il a été composé par un Comorien. Toute musique composée et interprétée par un Comorien est «locale» même si elle n’est pas chantée en shikomori», soutient un membre de l’agence organisatrice de l’évènement, Tartib.
Une affaire à suivre?