«Je veux m’approprier notre culture, la danse, la musique, mais aussi nos habits traditionnels, à ma manière bien sûr, mais, d’abord, en venant mieux les comprendre, les étudier et les respecter. Ensuite, seulement, on pourra les transmettre et l’enseigner, pourquoi, pas à l’international», a déclaré la danseuse et chorégraphe Naïla’S avant la restitution de la création «Danse des îles», le 31 octobre dernier à l’Alliance française de Mtsamdu à Ndzuani.Désormais, c’est chose faite. Elle a mis en scène une prestation avec trois autres danseurs qui a donné sens à différentes danses traditionnelles de l’île sans pour autant mettre de côté les danses urbaines.
«Pourquoi?»
Pour que le public «comprenne mieux» ces danses, la chorégraphe a fait accompagner leur exécution de voix off décrivant chacune d’elles notamment dans quel contexte elle est dansée, son apport dans le paysage culturel des Comores, etc.Le public, nombreux, a donné plus de force aux danseurs dans ce spectacle qui gagnerait à être enrichi, particulièrement, en matière de synchronisation des pas des danseurs. Toutefois, outre les quelques torches allumées dans le public qui dérangeaient les lumières de scène, ainsi que des bruits inconvenants, Naïla’S regrette, par ailleurs, que les danseurs aient été l’objet de tant de chahuts.«Ce n’est pas nouveau pour nous, artistes, de se voir chahuter, mais c’était ma première fois dans un spectacle de ce genre. Les insultes sont lancées dans les concerts, mais pas dans ce genre de spectacle. Nous pensons n’avoir rien fait qui mérite que nous soyons traités de la sorte. Toutefois, d’un autre côté, cela m’a insufflé de la force dans la mesure où j’incarnais la femme dans le monde de la danse, dans une société patriarcale», s’est élevé la chorégraphe et interprète Naïla’S.
Partager savoir et passion
Après cette restitution, la chorégraphe et les danseurs du projet «Danse des îles» comptent organiser des ateliers de formation à l’Alliance française de Mtsamdu, histoire d’enseigner les danses traditionnelles de Ndzuani mais aussi celles allant de l’Afro-contemporain à l’Amapiano, en passant par le breakdance ou encore l’afro-house. «Rejoignez-nous pour une série d’ateliers de danse uniques, animés par nos talentueux danseurs et chorégraphes du projet. Nos danseurs partageront leur savoir et leur passion pour la danse, ainsi que leur expérience du mélange entre les danses traditionnelles de Ndzuani et la danse urbaine», appelle Naïla’S sur le web et à travers d’autres canaux.
