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«Djendo na Mashairi» I Le voyage de Mahamoud Bachirou et de ses apprentis

«Djendo na Mashairi» I Le voyage de Mahamoud Bachirou et de ses apprentis

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Selon toute vraisemblance, l’expérience a laissé des traces profondes chez les jeunes participants

 

L’auteur et slameur, Mahamoud Bachirou, connu pour son ouvrage Amani, a présenté, le samedi 16 août à l’Alliance française de Moroni, un spectacle original intitulé Djendo na mashairi. Aux côtés des jeunes des clubs de lecture de Ntsinimwashongo et de Singani, au centre de Ngazidja, il a offert au public une restitution artistique mêlant poésie, musique et chant. Cette expérience scénique se voulait, avant tout, une exploration de la libération de soi par l’écriture et la parole. Les textes ont été enrichis par l’accompagnement du chant, de la guitare, du djembe, du piano et du balafon, conférant une dimension plurielle plutôt bienvenue à cette rencontre entre générations et disciplines.


«Pendant ma tournée Amani Trip en 2024, dans les lycées publics, les Clac et les Alliances françaises de Ndzuani, Mwali et Ngazidja, j’ai compris à quel point les jeunes avaient soif de s’exprimer et de rencontrer des écrivains. L’écriture, par sa liberté et son accessibilité, leur offre un espace unique pour cela. Moi-même, j’ai longtemps souffert du silence et de la timidité. C’est ainsi qu’à la fin de cette tournée, l’idée de Djendo na mashairi a germé : un voyage poétique pour aller à la rencontre des jeunes, leur parler de lecture et d’écriture», a confié, parfaitement convaincu, Mahamoud Bachirou.


Grâce au soutien du Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Union des Comores, ce projet a pris forme en 2025 à Ndzuani, dans la région du Nyumakele, avec des ateliers d’écriture et des restitutions organisées avec des collégiens et des lycéens. «Les résultats attendus ont été largement atteints lors de cette dernière mise en scène à Moroni. Pour la première fois, nous avons intégré divers instruments afin d’embellir notre message. Bien sûr, il reste des choses à améliorer, mais je suis fier du travail accompli. Le voyage continue, et chaque étape nous permet de nous perfectionner», a-t-il ajouté.

«Je me suis sentie Totalement moi-même»

Du côté des jeunes participants, l’expérience a laissé des traces profondes. «Ce qui m’a marqué, c’est la solidarité entre nous et le dévouement de notre cher professeur. Il nous répétait de ne pas stresser, que tout irait comme sur des roulettes. Et c’est ce qui s’est passé. Sur scène, je me suis sentie totalement moi-même», a témoigné Chainour Mohamed Mikidad du club de lecture de Ntsinimwashongo.

Ben Houwayad Ibrahim, du club de lecture de Singani, a, quant à lui, souligné l’impact de cette aventure sur son rapport aux livres. «Avant, je ne m’intéressais pas à la lecture. Aujourd’hui, je réalise combien elle nourrit l’éloquence et la pensée. Avec Bachirou, j’ai appris à aimer écrire, à travailler en équipe, même à distance. Malgré la rareté des rencontres en présentiel entre Singani et Ntsinimwashongo, nous avons su réussir ce voyage poétique ensemble», a conclu Ben Houwayad Ibrahim.

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