K’Danse Comores a présenté sa nouvelle création, ‘’J’y crois’’, vendredi 30 septembre au Centre de création artistique et culturelle (Ccac-Mavuna). Un spectacle du chorégraphe Allaoui Mohamed sur ce qu’il estime être une absence d’estime des disciplines artistiques au sein de la société comorienne en générale et au niveau de la famille en particulier, et qui entraverait l’épanouissement des arts et de la Culture. Malgré tout, Allaoui Mohamed et ses huit danseurs ne lâchent rien et tentent, par tous les moyens, de porter, tant bien que mal, ce secteur en difficultés pour cause, selon eux, de «mépris» et de «manque de soutien». D’où l’intitulé de ‘’J’y crois’’.
«J’y crois est un soutien à ceux qui ne croient pas en leur talent et qui se laissent influencer négativement par leur entourage. Nous voulons montrer au monde que nous aimons ce que nous faisons et que nous y croirons toujours», explique Allaoui Mohamed. La création accorde une attention toute particulière aux tenues des danseurs et à la mise en scène pour la magie du spectacle malgré des moyens très limités et grâce, souvent, à un investissement personnel. «Toutefois, grâce à nos partenaires tel que le Ccac et certains autres, nous faisons en sorte que le spectacle reflète chacun de nos mouvements», a précisé le chorégraphe Allaoui Mohamed qui, une énième fois, appelle au soutien des arts et de la culture «qui sont le reflet de la société».
Du décor aux tenues en passant par les lumières, la chorégraphie ou encore la variation des émotions, rien n’a été laissé au hasard.
En une cinquantaine de minutes, les danseurs Mohamed Abdallah, Samila Abdou, Abdou Rahim Ahmed, Barakati Saïd, Fakra M’madi, Takia Ali, Youssouf Ben Youssouf et Sabrina Manana Aicha ont fait s’entremêler les danses de salon et l’afro dance aux danses traditionnelles comoriennes pour afficher leur passion pour le métier de la danse : «malgré les difficultés, il faut croire à son talent car au final, l’art triomphe», sont-ils convaincus.
Pour sa part, le chorégraphe Maoré de l’association Hip-hop évolution, Assane Mohamed dit Assez, qui s’est dit «entièrement conquis par cet amour qui s’est raconté sur scène», trouve que l’auteur de la création a fait un «sacré boulot» : «les danseurs m’ont semblé très relâchés. Chez moi à Mayotte, les danseuses sont plus cloitrées dans l’afro dance. Ce soir j’ai vu autre chose à Ngazidja. Les danseuses ont réalisé une très belle prestation au niveau de tous les genres. C’est un spectacle qui peut intéresser enfants comme adultes, une création qui parle à tout le monde. Danseurs et chorégraphe ont réussi leur job, bravo», devait-il analyser.