La «danse» – un langage universel et un puissant moyen d’expression culturelle – a toujours servi de pont entre les générations et les peuples. C’est dans cette optique que la danseuse Naïla’s a lancé le projet «La danse des îles», samedi 30 août à l’Alliance française de Mtsamdu à Ndzuani. Une initiative qui ambitionne de marier les danses traditionnelles comoriennes aux formes modernes de danse urbaine. La première étape de ce projet prendra la forme d’une résidence artistique de deux mois sur l’île de Ndzuani, dans l’objectif de créer une performance qui fusionne les pas de danse traditionnelle comorienne avec des formes contemporaines, tout en valorisant le patrimoine culturel local.
«Je veux m’approprier notre culture, la danse, la musique, mais aussi nos vêtements traditionnels à ma manière bien sûr, mais en venant d’abord la comprendre, l’étudier et la respecter. Ensuite seulement, on pourra la transmettre et l’enseigner à l’international», décrit la danseuse Naïla’S. Le projet se déploiera autour des trois grands axes que sont «sensibilisation culturelle, recherche et création, et mobilisation communautaire. Ce qui devrait revenir à éduquer les jeunes aux danses traditionnelles des îles et à leur signification, à étudier les pas traditionnels pour développer un style unique qui fusionne afro, urbain et héritage comorien et impliquer la communauté pour créer un sentiment d’appartenance et de fierté culturelle.
Pour atteindre ces objectifs, la danseuse propose des ateliers de danse animés par des danseurs expérimentés, au cours desquels tradition et modernité se rencontrent. Une recherche culturelle, en collaboration avec des experts et des gardiens du patrimoine, afin de documenter les traditions propres à chaque localité. Entre temps, des événements communautaires et moments de partage, permettront de présenter les créations au public et de valoriser les savoirs locaux.
Naila’s estime que ces démarches permettront de former un groupe de jeunes passionnés de danse, conscients et fiers de leur héritage, de créer un style innovant mêlant traditions comoriennes, afro et urbaines, favoriser une reconnaissance des danses urbaines comme faisant partie intégrante de la culture comorienne.
«Ce projet a le potentiel de transformer la perception de notre culture et d’encourager une nouvelle génération à renouer avec ses racines. En mettant en avant une danse vectrice d’identité et de fierté, nous pouvons créer un mouvement qui unit les générations et les îles de notre région», estime Naila’S.
«Relier les îles de la sous-région»
Le projet «Danse des îles» ne se limite pas aux Comores. Il aspire à devenir un projet indianocéanique reliant toutes les îles de la région. Cette démarche, qui va se faire en plusieurs étapes en commençant par Ndzuani, a été financée par l’ambassade de France en Union des Comores en partenariat avec l’Alliance française de Mtsamdu. Les recherches se dérouleront dans des Centres de lecture et d’animation culturelle, notamment, les 2, 6, 11, 16, 20 et 25 septembre, respectivement, à Wani, Domoni, Sima, Mremani, Tsembehu et Moya.
«Avec La danse des îles, il ne s’agit pas seulement de préserver un patrimoine, mais également de lui offrir une nouvelle vie, de l’ouvrir à l’international tout en restant fidèle à son essence. En redonnant aux danses traditionnelles une place centrale dans la création contemporaine, ce projet porte l’ambition de faire vibrer la culture comorienne au rythme d’un héritage réinventé», a conclu Naila’s.
