Le Centre éducatif et de loisir, Soma Child, a organisé une soirée contes dite «Mnahale nitsehe», samedi 4 novembre au restaurant New Select pour permettre aux enfants de, entre autres, partager un moment avec leurs parents en dehors du cercle familial. Soma Child a fait de cet évènements une pierre deux coups en y faisant également la promotion du shikomori «après avoir constaté que de nombreux enfants comoriens s’exprimaient de plus en plus en français au détriment de leur langue maternelle», s’inquiétait un membre du centre.
Mnahale nitsehe permet aux enfants de préparer des contes en shikomori avec un proche pour, par la suite, le conter sur scène.
«L’initiative d’organisation Mnahale nitsehe m’est venu après avoir rencontré un enfant né aux Comores, de parents comoriens et qui vit au Comores et qui ne sait, malheureusement pas, parler en shiKomori. Ce qui est vraiment regrettable. Notre langue, nos traditions, notre Culture tendent à disparaitre.
Dans Mnahale nitsehe toutes les activités se feront en langue nationale», a expliqué le fondateur du «Centre éducatif et de loisir, Soma Child, Nazir.
Venus nombreux et accompagnés de leur parents, des enfants ont transporté le public dans le monde imaginaire des contes comoriens même si certains d’entre eux avec un accent «étranger», sans doute à force de parler de moins en moins comorien.
Questions de culture générale
En plus des contes, les présentateurs soumettent les enfants à de petites questions de culture générale et sur ce qu’ils apprennent à l’école coranique. Mna hale nitsehe devrait, également, permettre aux parents d’avoir un moment d’échange et de détente avec leurs enfants, chose qui n’est pas aussi courante que ça au sein de nombreuses familles comoriennes. «Préparer les contes à la maison avec les parents avant de venir au spectacle, va sans doute aider à renforcer la cohésion familiale». L’autre objectif poursuivi dans ce rendez-vous, c’est le fait que les enfants auront plus confiance en eux et auront une plus grande facilité à s’exprimer en public», semble-t-on convaincu à Soma child.
Aux Comores, les contes tendent à disparaitre. Avant, faire des contes en famille ou entre enfants du même quartier était chose courante, aujourd’hui les parents se soucient pratiquement d’initier les enfants à l’art du conte et ces derniers se réfugient dans les dessins animés et autres films parfois peu recommandables et ont les yeux rivés sur les écrans de tout genre. Actuellement, les contes de feu Salim Hatubou sont mis en valeur par le Congolais Jorus Mabiala qui regrette qu’il n’y ait pas de conteur comorien pour les remettre au goût du jour.
L’initiative Mnahale nitsehe semble plutôt bien accueillie par les parents du fait qu’elle permet à des enfants de sortir pour s’épanouir au lieu de rester cloitrés à la maison : «Je suis là avec mon enfant, elle joue avec les autres sans que je sois obligé de contrôler ses moindres faits et gestes comme chez nous. J’espère que cette activité va s’installer dans le temps», devait réagir un parent très enthousiaste.