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«Moina Amina» de Aydii et Jetcn I Un clip contre les violences faites aux femmes

«Moina Amina» de Aydii et Jetcn I Un clip contre les violences faites aux femmes

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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«Le coffre volume 3» offre, encore une fois, ses trésors les plus précieux à son public. Cette fois-ci, c’est à travers ce clip d’une puissance qui crève le cœur interprété par les deux rappeurs. Harcèlement au travail, charge mentale, violence conjugale, les deux artistes dépècent les maux pour tenter d’éveiller les consciences dans une société qui a encore beaucoup de mal à appeler les maux par leur noms.

 

De plus en plus d’artistes comoriens mettent l’accent sur les violences conjugales, les humiliations et le harcèlement au travail dont sont victimes les femmes. Dans le clip Moina Amina, les rappeurs Aydii Lamany et Jetcn Balacier sont allés, à leur manière, dans un rap plutôt engagé avec une puissance de texte qui crève le cœur.


Produit par Don-D dans le coffre volume 3, Moina Amina crie une fois encore contre cette douleur physique et morale imposées dans un silence assourdissant par une société qu,i dans certains domaines de la vie, peine à accorder à la moitié de sa composante la même place que l’autre. Moina Amina va-t-il tomber encore une fois dans des oreilles de sourds?


«Emana Moina Amina yatsoufanya hazi harimwa emadjumba ya idara, yemana waziri djimla hahabili huka mpaka wapvishie edara / Diplôme zahe kazitsi tamuni, yewutsahwa ndaye waye kamili / Holiho ngwandzo yandjie ndrazini, ya redjeyi namali homakazini, Zipvara / Eroho nguyo nyhara, hadjotamani mba dalao», chante Aydii Lamany comme un cri pour dire non aux «droits de canapé» devenus parfois, le passage obligé imposé par certains chefs d’entreprise ou de l’administration dans le recrutement des femmes, cela dans le secteur privé comme dans le public.


L’auteur de Mkaydi Freestyle ne mâche pas ses mots et enchaine directement avec le punchline : «Naritsife nfio mbi, narilaani shetwani, eplasi ya mwanamshe tsindo paani / Ngudjodjuwa yakane ehazi, yafanye msomo» (= la place de la femme n’est uniquement pas à la cuisine). Aux Comores, même dotée de sérieuses compétences dans des domaines divers et malgré les diplômes acquis, la femme est trop souvent soumise à de nombreuses obligations familiales qui n’ont rien de comparables à ceux des hommes.


A en croire le rappeur Jetcn, cette situation malheureuse n’est pas prête de changer : «Mdrumshe, komori, sheo shahe shihisa rarimwa lepaya (une ironie)/ Hautsotsitsia, nkuni na kulimba limtria nkaya / Komori houbali ndrabo mpaka pvasisiwa aya / Zendrongoo zilawa wubishi», s’est-il laissé convaincre, histoire de dire que la situation est telle qu’il faudrait une recommandation divine pour espérer voir la femme comorienne occuper la «place noble» qu’elle mérite.


Le rappeur de Madjadjuu et son manager d’Asgaraly ont conclu en recourant à des parallèles sensés rappeler que la Comorienne mérite mieux d’autant plus qu’elle participe au développement de son pays au même titre que les hommes : «Rihanna sawa na Rabia, Marimari sawa na Mayda, Ayanakamoura sawa na Amina». etc.

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