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«Moina Halima» de Haïtham Ben I Ali Une interrogation sur la «place de la femme»

«Moina Halima» de Haïtham Ben I Ali Une interrogation sur la «place de la femme»

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Le danseur a présenté sa première création chorégraphique samedi dernier à l’Alliance française de Moroni. Si l’on en croit les six danseurs de la compagnie Afro Comoco, dans un monde «aussi sexiste» que les Comores, la femme est contrainte de fournir bien plus d’efforts que l’homme pour mériter un respect et une reconnaissance égales.

 

Pour sa première en tant que chorégraphe, le finaliste au concours Udjizi, Haïtham Ben, Ali a présenté sa première création samedi dernier à l’Alliance française de Moroni. Moina Halima est un spectacle sur la place de la femme dans la société, comorienne particulièrement.Le rideau s’ouvre sur un tableau à deux scènes. Sous une douche (lumière), un homme s’érige en conseiller d’une jeune femme face aux aléas du monde et, sous une autre douche, les égarements du monde extérieur qui tendent la main à la jeune femme. Pour les six danseurs de la compagnie Afro Comoco dans une société «aussi sexiste» que les Comores, la femme est contrainte de fournir bien plus d’efforts que l’homme pour mériter le respect ou se faire une place cela quel que soit son niveau d’éducation et son apport au développement de la société.


«Si l’on en juge par les retours du public on peut considérer que le spectacle est une réussite. Les danseurs ont été vraiment synchro et ont su dégager beaucoup d’émotion. Mention spéciale à Nafissa qui dans le rôle de Moina Halima a été parfaite. Malgré cette réussite, je compte porter de nouvelles touches au spectacle et approfondir davantage le message», a expliqué le danseur, Haïtham Ben Ali.


Dans les trois tableaux du spectacle, le chorégraphe expose les violences physique et morale que subirait la femme notamment les «regards déplacés» et le harcèlement dans le milieu professionnel. Pour cette première qui requiert, sans doute, quelques ajustements, le chorégraphe a fait appel à des danses d’ici et d’ailleurs entre le hip hop contemporain, l’Arfo-contemporain, les chants traditionnels a capella chant ou encore ces quelques incursions dans le shigoma.


«J’ai bien apprécié ce spectacle. J’étais dedans du début à la fin, le message été très profond. La situation catastrophique à laquelle la femme fait face tous les jours est vraiment intolérable. J’ai été marqué par le volume d’interprétation des danseurs qui sont callés dans le genre afro. Et les voir s’exprimer avec tellement d’aisance dans les autres genres m’a beaucoup plu», devait apprécier le spectateur, Saïd Moussa.

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