Le poète et calligraphe comorien, Mab Elhad, vient de représenter les Comores au Printemps des poètes au Bénin dans le cadre du «Mois de la francophonie». C’est avec ses ouvrages Kaulu la mwando et Regard biaisé : entre le temps et l’espace» que le poète a échangé à l’institut français de Cotonou face à un public dominé par des membres de la diaspora comorienne de ce pays d’Afrique de l’ouest. Dans son premier recueil, il a chanté son amour pour son pays, l’indépendance de ce «bout de terre», sa vision pour la francophonie, la liberté mais aussi l’épanouissement de la femme comorienne.
«Au Bénin, je vais essayer de faire découvrir la richesse de la poésie comorienne aussi bien à orale qu’écrite», avait annoncé le poète, peu avant son départ pour ce rendez-vous. Désormais, c’est chose faite. Mab Elhad a fait son entrée à l’institut français avec le poème en shikomori, Mwamba nambe : «L’oeuvre n’a pas manqué de faire réagir le public qui a trouvé des similitudes entre ce genre de poème et les jeux de mots extraordinaires que j’ai mis en espace», fait-il remarquer.
Son deuxième recueil raconte également les Comores. On y trouve trente-six poèmes écrits entre 1980 et 2002 «qui puisent dans l’identité comorienne pour livrer une poésie engagée, car si le poète n’est pas un Prophète, il est un messager qui mène un combat pour l’épanouissement de certains valeurs et d’un certain idéal», peut-on lire dans un bref résumé.
Dans son «voyage poétique» au Bénin, Mab Elhad était accompagné sur scène par des étudiants comoriens de Cotonou. Drapés aux couleurs des Comores et accompagnés d’un guitariste, ils ont clamé des textes de slam sur des bouts d’histoire des Îles de la lune.«Mab Elhad n’est pas le seul poète comorien. D’autres vont venir au Bénin pour présenter cette poésie. Les Béninois ont bien accueilli Mab Elhad et je suis persuadé que ça sera la même chose pour les autres. Souvent, nous ignorons ce que nous avons de plus cher à savoir, la Culture. Les Comores en ont une très riche», devait soutenir le consul honoraire de l’Union des Comores au Bénin, Chakran Chakibou, qui assure que la «forte communauté» comorienne du Bénin «brûle d’envie» de faire connaitre la Culture de son pays au Béninois.
Selon Mab Elhad suite à des discutions qu’il a eues avec le directeur général des Agences culturells du Bénin, de belles perspectives s’ouvraient pour les Comores.
En effet, la haute personnalité béninoise se serait dite disposée à accompagner l’intégration des Comoriens au Bénin et à mettre en place les voies et moyens d’un partenariat culturel avec les Comores. Par ailleurs, un éditeur béninois serait intéressé «à soutenir et accompagner la publication d’œuvres comoriennes», a-t-il assuré.