L’association Hip Hop évolution a présenté sa création, Nazrongonlwe, samedi 1e octobre sur le planché du Centre de création artistique et culturelle (Ccac-Mavuna) à Moroni. Une oeuvre qui hausse le ton face à la situation désastreuse dans laquelle est confrontée l’île Comorinne de Mayotte. «Conflits inter-quartiers, violence en milieu scolaire, exploitation de la misère et manque de soutien à l’éducation», sont, entre autres, les situations contre lesquelles l’association Hip Hop évolution s’insurge dans la création qui essaie de dire tout haut ce que certains pensent tout bas.
«On a voulu mettre en exergue les problèmes auxquels est confrontée l’île notamment le manque de soutien à l’éducation, l’exploitation de la misère d’autrui, les conflits dans les quartiers. Nous voulons pousser les jeunes à dire «stop» à ces conflits, mais aussi inviter ceux qui exploitent la misère des autres, à réfléchir autrement et à respecter ceux qui vivent dans la difficulté. Aujourd’hui, les bagarres en milieu scolaire favorisent la déscolarisation, certains ont peur d’y aller par peur d’être agressés», résume Assane Mohamed dit Assez.
Un spectacle «africain»
Pour permettre à un maximum de gens de mieux comprendre cette oeuvre qui «incite au changement», le chorégraphe a, notamment, mélangé les mouvements Hip-hop au théâtre. Bien que le président du Ccac-Mavuna Soumette Ahmed a déploré, à la fin du spectacle, le peu de spectateurs et, surtout, les artistes «peu empressés de venir soutenir leurs confrères», il faut reconnaitre que le peu qui était présent a su donner la force qu’il faut aux danseurs qui ont tout donné sur le plancher du Ccac-Mavuna.
«J’ai voulu proposer un spectacle africain qui correspond aux Africains. La colonisation a fait que dans nos créations on puise beaucoup sur l’école occidentale, ce que j’essaie de corriger. Il nous faut un mélange qui ne change pas notre identité. Je ne suis pas là pour répéter ce que font les contemporains ou ce que nous avons eu en formation occidentale, mais de présenter l’image de nos îles en particulier et l’Afrique en générale. Ce que je laisse entrevoir notamment sur le décor», revendique le chorégraphe.