Avant la sortie de son nouvel Ep, Mapinduzi, qui sortira le 9 mai prochain, la chanteuse Haïria dévoile un extrait de ce projet qui s’annonce plutôt percutant avec un texte engagé. La finaliste de la deuxième édition du concours de la musique Nyora aborde la question du comportement des forces de maintien de l’ordre. «Face aux violences injustifiés, aux arrestations arbitraires» perpétrées par les militaires en terre comorienne, Haïria hausse le ton et dit «stop» avec son nouveau clip intitulé Nde hifadhui ne rayiya.Pour elle, les forces de l’ordre ont pour mission de «garantir la sécurité publique et de faire respecter la loi». «Cependant, il arrive que certains membre des forces de l’ordre, aux Comores, outrepassent leurs prérogatives et usent de leur autorité de manière abusive. Qu’il s’agisse de violences injustifiées, d’une arrestation arbitraire ou d’une discrimination, ces comportements sont illégaux et doivent être signalés».«Wusiku wu rambuha, Rayiya djuha». Comme une sonnette d’alarme, Haïria appelle la population à poser la question. Par ailleurs, elle appelle les forces de l’ordre à «respecter leur uniforme qui ne leur donne pas droit à tout». «Djeshi we mbaba, loleya owulezi wudjao. Ka do swilaha yahumakinisha zeroho za hatru / Amani yihale dara / Mvurano nawulawe. Wutsideye zenguwo wavaziwa nentsi», scande-t-elle.
L’auteure de l’Ep, The Queen rappelle des évènements au cours desquels des éléments des forces de l’ordre pourraient avoir bafoué les droits des citoyens. Elle rappelle la mort du jeune supporter des Coelacanthes tué par balle au Stade Maluzini ou encore l’»agression» du dessinateur Yaz lors de l’opération «tête conforme aux traditions», qui visait à couper les cheveux. Est-ce que se sont les cheveux qui violent, qui assassinent, qui agressent? Loin de là. Certains ont, encore en mémoire, le témoignage glaçant de Yaz qui montrait combien certains hommes en treillis peuvent oublier leur serment pour la protection du citoyen.
«Swilaha yahumakinisha zeroho za hatru»
«Un agent de la police nationale m’avait arrêté au Rond-point Salimamoud, m’a plaqué au sol comme un voleur, son genou sur mon dos, j’ai un orteil tordu, j’ai mal aux côtes et au dos, et tout ça parce que j’avais des cheveux longs. Nous avons été embarqués en direction du commissariat central et là-bas, c’est avec l’aide d’une lame que nos chevelures ont été rasées», s’était confié l’artiste à Al-watwan.
«Wsiku urambuha / Hifadhwi yadjuhe yafanye ye zalazimu / Uwatwaniya wuripara/ Wusiku dja wusiku/ Ma bakiya yastehi zemiyano / Wunu wusiku dja wusiku, Djeshi we mbaba, loleya owulezi udjao / Ka do swilaha yahumakinisha zeroho za hatru / Amani yihale dara/
«Mvurano nawulawe / Wutsideye zenguwo wavaziwa nentsi / Hayina bakiya listehi ezalazimu/ Ka swilaha ya wurimakinisha, Ba haki muhimu / Huli amini wudafiyi ye mwanantsi / Daradja yitsike ntsongeza hukadamiza».
«Wsiku urambuha / Hifadhwi yadjuhe yafanye ye zalazimu / Uwatwaniya wuripara/ Wusiku dja wusiku/ Ma bakiya yastehi zemiyano / Wunu wusiku dja wusiku, Djeshi we mbaba, loleya owulezi udjao / Ka do swilaha yahumakinisha zeroho za hatru / Amani yihale dara / Mvurano nawulawe / Wutsideye zenguwo wavaziwa nentsi / Hayina bakiya listehi ezalazimu/ Ka swilaha ya wurimakinisha, Ba haki muhimu / Huli amini wudafiyi ye mwanantsi / Daradja yitsike ntsongeza hukadamiza» |