Après des années d’absence sur la scène culturelle comorienne, la compagnie Nombaba théâtre de Singani à Ngazidja, essaie de relancer la machine avec une nouvelle génération qui semble résolue à faire se perpétuer cette troupe. Après un mois de résidence, elle va entamer une tournée, dans les établissements scolaires, sur le thème des violences faites aux femmes et aux enfants. Le bal va s’ouvrir à l’école privée Mtsachiwa avant de prendre le chemin de l’école privée EMAS de Dzahadjuu. La compagnie va également prester le 22 février à l’occasion de la collecte de fond pour la rénovation de l’école communautaire de Singani.

«Nous travaillons d’arrache-pied pour la formation de ces jeunes dont beaucoup n’ont jamais foulé le pied sur une scène. Les préparatifs se passent très bien et j’espère que ça sera pareil sur scène. On ne peut qu’être heureux de voir ces jeunes reprendre le flambeau de la troupe Nombaba théâtre qui avait marqué ses empreintes avant de devenir muette. Notre localité a toujours respiré la culture malgré ce déclin que nous essayons de faire oublier», a expliqué le co-metteur en scène, Irham Tilmidh.
Pour cette première tournée, une des trois créations va mettre l’accent sur les violences et les harcèlements en milieu scolaire. C’est un enseignant qui aurait violé une de ses élèves sous le silence absurde de sa femme témoin de la scène. Elle, comme son mari, va écoper d’une lourde peine de prison et d’une lourde amande.

«Après les cours, je n’avais aucun loisir, ce qui a changé depuis la réouverture de la compagnie Nombaba théâtre. Nous abordons des sujets vraiment sensibles dans nos différentes créations ce qui nous permet de revoir notre vision de la vie et la façon de vivre avec autrui. Nous nous sensibilisons avant les autres pendant nos prestations. J’espère que cette initiative va s’installer dans la durée», lance Mouslim Hassane. Pour sensibiliser les plus jeunes, la compagnie va également prester avec une création de clown : «Nous mettons tout en œuvre pour sensibiliser contre les violences faites aux femmes et aux enfants à travers divers genres théâtraux». En effet, la compagnie entend devenir un acteur de production artistique pouvant «contribuer au changement des mentalités dans la société comorienne», conclu, Irham Tilmidh.