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«Papa L’amour» tire sa révérence I Le gambusi comorien est orphelin de ses plus belles touches

«Papa L’amour» tire sa révérence I Le gambusi comorien est orphelin de ses plus belles touches

Culture | -

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Depuis mercredi, artistes, hommes de culture et fans pleurent l’artiste Nassuhou Abdallah, de son vrai nom,le natif de Mjamawe à Ndzuani et inondent la toile de messages plus émouvants les uns que les autres. Il laisse, dernière lui, une œuvre qui va sans doute lui survivre très longtemps temps.

 

Le monde de la culture s’est réveillé en deuil mercredi dernier. Nassuhou Abdallah alias “Papa Lamour” est décédé à l’Hôpital de Colmar, en France. Les adieux et messages de reconnaissance pour son oeuvre inondent, depuis, la toile. Artistes, hommes des arts et de la culture et, plus encore, ses nombreux fans y sont allés, chacun à sa manière, pour exprimer une profonde tristesse et la perte que vient de subir la culture comorienne avec la disparition de celui dont le ganbusi était l’instrument de prédilection.
Des mariages aux pondzo en passant par les soirées dansantes, le natif de Mjamawe à Ndzuani a fait danser le monde de la musique et les Comoriens avec nombres de ses tubes restés célèbres. Il est parti en laissant dernier lui un héritage qui va, sans doute, défier le temps.


“J’ai découvert Papa L’amour en studio. Il accompagnait Bawrera à la gambusi mais pour passer le temps, je l’écoutais chanter avec son style particulier et sa belle voix et j’ai proposé à Bawrera que la chanson de Papa L’amour figure dans son album. Et ça a cartonné. Il avait un style à la fois proche de celui de Soubi et propre à lui-même et bien trempé dans la musique de Ndzuani. Il chantait superbement bien, j’ai même repris une de ses mélodies sur une chanson de mariage à la demande d’une mariée qui aimait beaucoup Papa L’amour. Assurément, la musique comorienne vient de perdre une de ses plus belles voix”, soutient Salim Ali Amir.


Connu notamment par ses hymnes aux mariés à l’instar du morceau Ndjema za wana tsizo, Papa L’amour aura marqué plus d’une génération. Pour le chanteur, auteur et compositeur, Soulaymane Mze Cheikh, il est un des rares artistes comoriens qui ont apporté une touche personnelle à la musique comorienne. “Les artistes s’étaient cloitrés dans les instruments électroniques contrairement à Papa L’amour qui avec son ganbusi, a ramené certains à voir autrement les instruments comoriens de musique. C’est avec beaucoup de tristesse que nous le pleurons. Son héritage va lui survivre et défier le temps”, assure Soulaymane Mze Cheikh.


Le rappeur, Cheikh Mc, y est allé avec plus d’émotion encore : “Comme pour te dire au revoir, avec les chanteurs Rohff, Soprano, Vincenzo, Alonzo, Sultan, Galamou, Say’z, fahar.puissancenordofficial et Samdran, entre autres, nous avons emprunté ta légendaire mélodie pour chanter le morceau “La Patrie” et aujourd’hui j’apprends que tu nous a quittés. Pars en paix l’artiste! La patrie ne t’oubliera pas et je prie pour que Dieu t’ouvre les portes du paradis inshallah”, devait-il conclure.

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