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«Tsi wono zindji», le nouvel album de Salim Ali Amir sort ce matin

«Tsi wono zindji», le nouvel album de Salim Ali Amir sort ce matin

Culture | -   Dayar Salim Darkaoui

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Sur la pochette, l’artiste apparait, les yeux fermés et les bras en croix sur un fond sombre. Une résignation? Pourtant, en trente ans de carrière, et onze albums, Salim Ali Amir n’a eu de cesse de lutter contre ces vers qui gangrènent la société comorienne. Tsi wono zindji, c’est onze morceaux qui abordent des thèmes de société, de politique, sentimentaux, voire de sport.

 

Et un de plus. Le douzième. Tsi wono zindji (J’ai vécu tellement de choses….), le nouvel album de Salim Ali Amir, sort ce vendredi 8 mars. Un titre qui exprime, on ne peut mieux, la riche carrière du chanteur.
Et pourtant, si l’on peut dire, il ne vient pas de lui. L’interprète de Mdjewiri avait, en effet, laissé le soin à ses fans de choisir, sur les onze chansons que compte l’album, celle à mettre en avant. C’est Tsi wono zindji qui a été plébiscité, devant Ngamhulindo et Ushindzi. «Je voulais valoriser les fans qui me soutiennent, en leur donnant la possibilité de choisir le titre de l’album. Ils ont opté pour Tsi wono zindji, sans avoir, pour autant, écouté le morceau. Ils ont dû penser qu’il reflétait ma carrière. Bien que ce n’était pas la chanson que je privilégiais, j’ai joué le jeu jusqu’au bout. Cela montre que les gens me suivent et ça m’a fait énormément plaisir», réagit-il.

Trente ans de carrière
et onze albums

Quant au message véhiculé par le titre, «il faut l’avoir écouté pour comprendre». D’autant que l’artiste figure, sur la pochette de l’album, les yeux fermés et les bras en croix. Sur un fond sombre. Une résignation?
«J’en ai beaucoup vu. Je me suis tu», dit-il. Pourtant, en trente ans de carrière, et onze albums, Salim Ali Amir n’a eu de cesse de lutter contre ces vers qui gangrènent la société comorienne. Le nouvel album ne fait pas exception. «J’en ai dit beaucoup, certes, mais pas tout. Il y a tant de choses que j’ai laissé passer. La liberté d’expression a ses limites dans notre pays. Il y a des choses que les artistes et les journalistes, notamment, n’ont pas la liberté de dire, sous peine d’être écrasés». Finalement, «ils ferment les yeux et croisent les bras».

Un jeu

Tsi wono zindji, ce sont onze morceaux, qui abordent des thèmes de société, de politique, sentimentaux voire de sport. «Ça reste un jeu. On peut gagner comme on peut perdre. Il faut savoir être fair-play, et accepter la défaite. Les supporters doivent également comprendre que les sanctions prises n’avantagent pas les équipes qu’ils soutiennent», explique-t-il par rapport au morceau Ushindzi, axé sur les violences dans les stades.


Un premier extrait de l’album, Watsha waseme (Laissez-les parler), est accessible à l’écoute depuis mardi dernier. L’artiste met en garde, dans son «rythme traditionnel», contre les dangers de la parole. «Hanywa sumu». Il fustige, dans Msubuti, «l’absence de véritabls opposants politiques dans le pays. Tous sont mouillés. Les braves d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui». Quand il n’appelle pas, dans Ankili, à «un renouvellement de la classe politique. Quitte à créer de nouveaux partis politiques. Le pays possède un noyau de jeunes intellectuels, bien formés. Ils doivent prendre consciences que les anciens partis politiques ont fait leur temps. Toujours la même rengaine. Il leur revient, aujourd’hui, d’impulser une autre dynamique».

Et vive le twarabu !

Salim Ali Amir ne déroge pas, donc, à son style, que ce soit dans les thématiques ou les rythmes. Du moins, dans la plupart des chansons. «Après onze albums, j’ai constaté que le twarabu offre plus de travail que les concerts. Avec mon dernier album, Mka ayetshe, j’ai fait plus de tournées qu’avec tous mes dix précédents albums réunis. Les Comoriens aiment le twarabu. C’est aussi notre musique. Elle est reconnue à l’extérieur du pays. Nous avons le devoir de la préserver. Je ne peux me séparer du twarabu», confie-t-il. Il faut dire qu’il n’y a pas moins de six morceaux de cette musique traditionnelle dans le nouvel album.
Les Cd seront mis en vente ce vendredi, à partir de 9 heures, places Badjanani et Irungudjani. A l’artiste de remercier son sponsor, Agk, qui «m’a permis de réaliser l’album».

Dayar Sd


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