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«Uhuru na Igabuo» et «Prière pour un pays. Sur la mémoire et l’histoire

«Uhuru na Igabuo» et «Prière pour un pays. Sur la mémoire et l’histoire

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Après la projection de ces deux films dans le cadre de l’atelier, les élèves se sont dits convaincus en être sortis «enrichis»

 

Pour clôturer son atelier «Lecture du monde», dont l’objet principal s’articulait autour de «la nécessité de l’écriture, du questionnement autour de la mémoire archipélique», l’homme de culture, Soeuf Elbadawi, a projeté, à la bibliothèque de Ntsaweni, deux films en complément à la présentation de son livre «Soeuf Elbadawi fragments I 2003-2023».Après la projection, les élèves devaient expliquer ce qu’ils ont compris et poser des questions pour s’assurer d’avoir bien compris les oeuvres Uhuru na Igabuo et Prière pour un pays, réalisés par Seouf Elbadawi.Le premier film se résume à une interview accordée à feu Abdou Bakari Boina, une grande figure de la lutte pour l’indépendance des Comores. Le fondateur du Molinaco (Mouvement pour la libération nationale des Comores) qui avait impulsé le mouvement indépendantiste y pointe du doigt ce qui fait que les Comores n’arrivent toujours pas à se relever.


«L’histoire de ce pays nous ne la connaissons pas et nous ne nous y intéressons pas. C’est un pays dont la mémoire est en panne. Nous ne sommes ni en colonie, ni véritablement en situation d’indépendance. Il est vrai que cela fait quarante ans que nous sommes indépendants ou que nous prétendons l’être, et sans aucun doute nous le sommes par le verbe. Quand on prend l’indépendance, il faut avoir des projets or, selon mois, ce projet nous ne l’avons pas encore», se persuadait alors Abdou Bakari Boina. Il n’aura pas fallu plus pour qu’un des participants à l’atelier ne fasse la remarque que ce film a des similitudes avec le nouvel ouvrage de Soeour Elbadawi, ce qui est normal dans la mesure où l’auteur est à la fois au four et au moulin.


Prière pour un pays, pour sa part, est réalisé à partir d’une performance tenue dans un lieu sacré de Mirontsi ya Ndzuani. Il y est question de réinterroger les formes de rituelles anciennes notamment les sacrifices. Aujourd’hui, ce genre de prière est anathématisé par les religieux qui «oublient» que ces pratiques font parties de la Culture et de la mémoire des Comores.Pendant le film les auteurs Saindoune Ben Ali et Anssoufouddine Mohamed ont confié leurs réflexions sur le «sacré» et la «création». «Ce pays a besoin des prières», a précisé l’auteur de l’ouvrage «Corps errants, coeurs malades» en tout début du film. Mais de quelles prières exactement?Dans tous les cas, l’acteur principal du film, Seouf Elbadawi, a pratiqué un peu de tous les genres de prière pratiqués dans les îles pour «espérer guérir les maux» qui rongent son pays.

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