Une mission du Fonds monétaire international (Fmi) est attendue au début du mois de mai dans le cadre des travaux de la quatrième revue du programme Facilité élargie de croissance (Fec), a-t-on appris de sources du ministère des Finances au terme des réunions de printemps organisées à Washington du 21 au 27 avril dernier en présence du ministre Ibrahim Mohamed Abdourazak et de la commissaire générale au Plan, Nadjda Said Abdallah. La mission, après celle d’octobre 2024, devra évaluer « les avancées » du pays en matière de gouvernance, de réformes économiques et financières et de politiques d’appui au développement.
Les Comores sont sous un programme triennal avec le Fmi. L’objectif étant d’accompagner le pays à mieux équilibrer ses comptes, à augmenter ses recettes, maîtriser ses dépenses, réformer son administration, améliorer ses performances budgétaires pour pouvoir disposer de nouvelles marges d’allocation de ressources à l’investissement public et au soutien au secteur privé. La revue pose des conditionnalités et des repères (structurels et quantitatifs) à satisfaire avant la dotation de fonds par le Fmi et l’éligibilité du pays à d’autres guichets de financements publics et privés.
Le ministère des Finances s’est félicité que la rencontre de Washington ait permis à l’Union des Comores de consolider ses relations avec les institutions de Brettons woods. «Cette participation a permis d’aborder la situation économique du pays, de présenter les réformes en cours et de renforcer les partenariats multilatéraux et bilatéraux », souligne le ministère.
Le renouvellement du soutien des partenaires
«Avec la Banque mondiale, les échanges ont porté sur l’intégration des Comores dans les programmes régionaux de financement climatique, l’état d’avancement des réformes sectorielles, et le pacte national sur l’énergie», a-t-on ajouté. Le ministre Ibrahim Mohamed Abdourazak, en quête de financements du Plan Comores Emergent (Pce) «a échangé avec plusieurs autres structures et institutions internationales, notamment le Fonds Africain de Développement (Fad) pour discuter des réformes fiscales et douanières engagées dans le pays », selon toujours ses services qui évoquent une rencontre à Washington entre l’argentier du pays avec l’African Legal Support Facility (Alsf) «pour établir un cadre de partenariat visant à renforcer les capacités des équipes nationales dans la négociation de grands contrats avec des entreprises internationales dans des secteurs clés tels que les infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, l’énergie, et d’autres domaines stratégiques».
Les Comores qui s’apprêtent à organiser leurs premiers Jeux des îles à l’été 2027 sont à la recherche de bailleurs et de partenaires. L’édition comorienne des Jioi devrait coûter «pas moins de 120 millions d’euros», selon nos informations, soit 60 milliards de francs comoriens. L’un des fruits des rencontres de Washington est la garantie obtenue auprès de la Banque mondiale pour assurer au pays des ressources indispensables à l’organisation de ces jeux à la date prévue. « Concernant les Jeux des Îles 2027, la BM, via sa branche privée SFI (Société financière internationale, ndlr), a accueilli avec intérêt le projet et réfléchi aux moyens d’intéresser et d’impliquer le secteur privé dans cet événement régional », souligne encore le ministère des Finances.
L’autre fruit obtenu par le ministre et sa délégation est l’accompagnement du Fmi, de la Banque mondiale et des autres partenaires bilatéraux comme la France et le Royaume d’Arabie Saoudite dans les réformes en cours et le soutien financier pour permettre au pays d’être en phase avec le programme du Fmi et les ambitions du gouvernement à tous les niveaux. «Ces discussions ont également permis de confirmer leur soutien à la négociation et à la restructuration de la dette extérieure. Sur le plan bilatéral, la délégation française a confirmé un appui budgétaire pour 2025, et les discussions avec la délégation saoudienne ont conduit à un accord de financement similaire», explique le ministère des Finances qui précise que «ces réunions marquent une avancée significative pour les Comores dans leur quête de financements internationaux et de soutien aux réformes économiques ».