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Activité économique aux Comores en 2019 I La Banque centrale note "un rythme de croissance du Pib décéléré"

Activité économique aux Comores en 2019 I La Banque centrale note "un rythme de croissance du Pib décéléré"

Économie | -

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Comme chaque début de l’année, la Banque centrale des Comores (Bcc) a convié la presse hier pour présenter la situation économique du pays et les perspectives pour l’année 2020, mais également parler de du secteur bancaire et de l’actualité de la Zone franc. Plusieurs sujets ont été également abordés, notamment la reprise par un homme d’affaire malgache des parts de la Bnp Paribas au niveau de la Bic, les créances douteuses, la circulation des petites pièces de monnaie, mais également l’inflation, la question des recettes de l’Etat dans une banque privée, entre autres.

 

Le gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc) a convié la presse hier, lundi 24 février, pour échanger sur plusieurs sujets d’ordre économique et monétaire, notamment sur la situation économique du pays et les perspectives pour l’année 2020, mais également la situation bancaire et la situation monétaire, à savoir l’actualité de la Zone Franc. Concernant la situation économique, Younoussa Imani a, d’abord, commencé par la situation économique du monde, laquelle est marquée par les tensions commerciales et technologiques entre les États-Unis et la Chine, l’incertitude prolongée liée au Brexit, ou encore les aléas météorologiques.

Pour les Comores, l’activité économique a été, selon le conférencier, marquée par une décélération du rythme de croissance du Pib en 2019. «En effet, le taux de croissance devrait s’établir à 2,1% en 2019 contre 3,8% en 2018, suite notamment à l’impact du cyclone Kenneth qui a frappé le pays en avril 2019», a-t-il souligné, mentionnant la hausse du taux d’inflation à 3,6% en 2019 contre 1,7% en 2018 ; la contraction des recettes intérieures de 16,7% ; le repli des dépenses intérieures de 2% ; la hausse des exportations de 18,2%, entre autres. Le gouverneur de la Bcc évoquera une légère contraction des importations de (-0,6), une hausse de la masse monétaire (+5,9%), en liaison avec l’augmentation des avoirs extérieurs nets (+2,1%) et la progression du crédit intérieur (+10,6%).
Younoussa Imani a annoncé, en termes de perspectives, que les prévisions économiques pour 2020 sont favorablement orientées grâce, selon lui, aux travaux de reconstruction post-cyclone et à l’appui des partenaires au développement aux secteurs affectés par le cyclone, mais également grâce à l’accroissement des investissements publics, aux mesures budgétaires de relance, et à la mobilisation des engagements pris lors de la Conférence des partenaires de Paris de décembre 2019.

1 milliard de rentabilité en 2019

En ce qui concerne le secteur bancaire, le gouverneur de la Bcc a indiqué que l’activité se consolide d’année en année. «Le secteur affiche un bilan de 143 milliards fc contre 134 milliards fc en 2018, soit une hausse de 7%. L’encours de crédit a augmenté de 5 milliards par rapport à 2018 tandis que l’encours des dépôts a augmenté de 6,7%. En termes de rentabilité, le secteur affiche 1 milliard fc de résultats contre 200 millions fc un an auparavant, traduisant ainsi les efforts d’assainissement du secteur», a expliqué Younoussa Imani, selon qui, parmi les problèmes évoqués dans le secteur, en dépit des efforts de provisionnement demandés aux établissements de crédit, il y a «les créances douteuses». Celles-ci atteignent à peu près, selon le conférencier, 20 milliards. Le gouverneur a annoncé que d’ici juin 2020, une partie de ces créances sera résolue.


Ainsi, l’institution s’est fixé d’autres priorités. Il s’agit de la relance des crédits à l’économie, la réflexion sur la mise en place de mécanismes de garantie et l’amélioration du climat des affaires. Parmi ses priorités, on lira dans le communiqué de presse distribué aux journalistes, l’adoption d’une réglementation de la finance islamique aux Comores, la réflexion sur la mise en place de mesures de bonification des taux sur des secteurs prioritaires, la modernisation du système national de paiement, la réflexion pour la création d’un marché financier intérieur (Bons de trésor), une bonne pratique de lutte contre le blanchiment «Argent et le financement du terrorisme».


S’agissant de la Zone franc, Younoussa Imani a fait part du débat qui existe sur la parité du Franc Cfa (du franc comorien). Interrogé d’ailleurs sur la question, le gouverneur fera savoir que certains accusent cette Zone Franc «de frein au développement des pays africains et réclament ainsi sa fin, tandis que d’autres lui reconnaissent des vertus, notamment de garantie de la stabilité monétaire». C’est le cas des Comores qui ne jugent pas opportun de quitter une zone stable pour adhérer dans une autre zone non stable et non maîtrisée, à en croire le conférencier.


La conférence a été l’occasion pour les journalistes de poser la question concernant la reprise par l’homme d’affaire malgache des parts au sein de la Bic, filiale de la Bnp Paribas. Celles-ci sont évaluées à 51%. «Le repreneur vient avec un plan d’affaires, nous l’examinons, nous délivrons après un agrément, nous surveillons, nous lui mettons la pressions pour respecter les cahiers de charges», a-t-il expliqué. «Être banquier est parmi les conditions vivement recommandées, par contre la réglementation ne l’exige pas», a clarifié Younoussa Imani.
Répondant la question sur la circulation des petites pièces de monnaie, le patron de la Bcc a évoqué le mobile banking comme «solution immédiate» pour permettre de prendre en compte les sommes incluant les petites pièces. Concernant les placements des recettes de l’Etat dans une banque privée, l’Exim bank, en l’occurrence, le gouverneur de la banque centrale indiquera que «comme intermédiaire cela n’est pas interdit, par contre ces recettes doivent au final rentrer dans les caisses de la Banque centrale».

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