Le Centre rural de développement économique (Crde) de Hamalengo, à Dibwani, a organisé une récolte de gingembre ce jeudi 11 septembre. L’évènement s’est tenu en présence de plusieurs personnalités, notamment le ministre de l’Agriculture, Daniel Ali Bandar, le gouverneur de Ngazidja, la Représentante résidente ajointe du Pnud. Plusieurs autres responsables, notamment de la Direction nationale des stratégies agricoles et de l’élevage (Dnsae) y ont également pris part.
Ce projet, d’une durée de cinq ans, a vu le jour grâce à un financement de 10 millions de dollars, soit 4, 205 milliards de francs comoriens, apporté conjointement par le gouvernement de l’Union des Comores, le Fonds mondial pour l’Environnement (Fme) et le Pnud, car celui-ci a permis de distribuer 20 tonnes de semences de gingembre à 202 agriculteurs, dont 80 femmes.
La culture du gingembre est réalisée sur une superficie de 9 hectares, et la récolte totale a pu atteindre entre 135 et 180 tonnes. Une quantité jugée satisfaisante par rapport aux années précédentes, par les autorités présentes. Le ministre de l’Agriculture a tenu à exprimer sa satisfaction. «Nous avons choisi le gingembre comme produit, c’est une question de stratégie. D’abord, pour ses bienfaits pour la santé et mais aussi pour ses vertus propres », a indiqué Daniel Ali Bandar, reconnaissant les particularités du gingembre dans la chaîne des cultures maraîchères.
Malgré les difficultés évoquées par le ministre dans le cadre du marché international avec les produits comoriens, ce dernier reste optimiste et annonce la volonté des autorités comoriennes de relancer la vente des produits comoriens à l’étranger. «L’histoire nous apprend que le copra, le girofle et autres produits comoriens étaient exportés dans la période coloniale. Nous avons pris l’initiative de réintroduire ses produits. Le choix du gingembre n’est pas gratuit car techniquement il est facile à multiplier, mais aussi très rentable. Aujourd’hui, même au niveau national, le kilo se vend au minimum à 2000fc ou à 2500fc. C’est un produit qui peut assurer une productivité importante», a expliqué le ministre.
Comores, un pays agricole
Daniel Ali Bandar rappellera que l’initiative a été intégrée dans les missions dévolues au ministère de l’Agriculture, appelé à «faire des Comores un pays agricole’». «Le président veut que nous modernisions l’agriculture par la transformation. Nous avons pris ainsi l’initiative de le faire. J’espère que l’année prochaine, la production qu’on aura, sera automatiquement transformé dans une usine que nous allons mettre en place. Nous avons déjà les moyens financiers et techniques et la production est là. Il reste maintenant à résoudre la question de la mise en place de cette usine », a rassuré le ministre, montrant que le gingembre fait partie des produits sollicités pour les jus les plus consommés. «C’est ainsi qu’il a émis le souhait d’avoir deux échantillons qui vont être dans la transformation de cette usine semi-industrielle et industrielle ».
Pour sa part, le gouverneur de Ngazidja a remercié l’engagement du ministre. Il l’a alors encouragé à poursuivre ses actions avec ses partenaires stratégiques, notamment le Pnud. Ibrahim Mohamed Mzé a également encouragé «les jeunes à embrasser les métiers agricoles».
De son côté, la représentante résidente adjointe du Pnud, Vera Hakim, a salué «l’engagement» de toutes les parties prenantes, à savoir les autorités nationales, les équipes techniques, les Crde, et surtout, selon elle, les producteurs et productrices qui ont cru en cette vision. «Ce moment n’est pas seulement une célébration d’une initiative agricole ambitieuse, c’est l’aboutissement d’un processus de transformation engagé depuis plusieurs années, avec vision claire : bâtir une agriculture comorienne plus résiliente, plus inclusive et plus compétitive », a-t-elle déclaré.
Vera Hakim a réitéré, elle aussi, « l’engagement » de son institution à soutenir le gouvernement comorien et les communautés rurales dans cet élan de culture de gingembre en particulier et de toute l’agriculture en général. «Nous continuerons à soutenir les efforts de transformation locale, de certification et de valorisation du gingembre comorien», a-t-elle annoncé avant d’appeler tout le monde à faire du gingembre «un levier de résilience, de croissance et de dignité pour les agriculteurs comoriens ».