S’ils ont pu être relâchés aux environs de midi, quelques commerçants se sont sentis “humiliés” par la manière dont les forces de l’ordre ont procédé. “Sans m’y attendre, je vois des hommes en tenue entrer dans mon magasin et regarder les étagères.Aussitôt, un policier me lance « celui-là coûte cher” et avant que je puisse demander quel produit est jugé cher, j’ai été sommé de fermer le magasin et de les accompagner au commissariat”, a témoigné un commerçant rencontré au commissariat de police qui a souhaité gardé l’anonymat.
Rencontrée par Al-watwan, la présidente de la nouvelle Opaco, Sitti Djaouharia s’est dit “choquée” par la manière dont les choses ont été menées. “La difficulté pour nous est que le ministre de l’Economie ait omis de nous appeler pour une discussion, alors qu’il l’a fait avec les boulangers et a vu que les opérateurs sont enclins au dialogue puisqu’ils ont accepté de ne pas augmenter le prix du pain alors qu’il y’a de bonnes raisons de le faire.
Donc, le ministre doit comprendre que nous sommes disponibles et disposés à faire un dialogue mais que ce dernier suppose à ce que les deux parties s’assoient autour d’une même table et qu’ils proposent des mesures”, a-t-elle dit. au cours d’après-midi, le ministre de l’Economie, Mze Aboudou Mohamed Chanfiou, qui a rencontré les commerçants, a déclaré que « ce sont des discussions menées depuis maintenant des semaines avec la chambre de commerce.
Eviter la spéculation
Nous avons très bien dit que, aussi bien le gouvernement que le patronat et la chambre de commerce, nous devons instaurer un dialogue permanent sur les questions qui se posent aussi bien au niveau du secteur privé qu’au niveau des autorités”.Le ministre de l’Economie a insisté sur le cas des opérateurs qui ne cessent de spéculer sur les prix de certains produits de première nécessité.
“C’est une situation que nous ne pourrons tolérer. Nous nous sommes dits dans ce cas-là qu’il fallait entrer, vérifier et constater ceux qui pratiquant la spéculation et ceux qui sont dans des abus. Nous avons organisé une conférence pour prévenir et il se pourrait qu’il y’ait eu quelques actions excessives par rapport au déroulement de l’opération mais l’idée était d’éviter qu’on continue à spéculer sur les produits de première nécessité”, devait-il préciser.
Le ministre a tenu à souligner l’objectif de la rencontre avec les commerçants, qui n’est autre que faire le point et se comprendre. “Ce qui s’est passé ce matin, nous allons l’examiner tranquillement et s’il y a eu des dérapages nous allons naturellement les corriger mais l’objectif étant réellement d’éviter la spéculation”, a-t-il souligné.
Yahya Zakaria