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Arriérés d’impôts : Plusieurs sociétés publiques fermées à Ndzuani

Arriérés d’impôts : Plusieurs sociétés publiques fermées à Ndzuani

Économie | -   Sardou Moussa

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Cette fermeture, à en croire le chef des impôts de l’île, a au moins eu le mérite de ramener les responsables des sociétés concernées sur la table des négociations, et d’inciter déjà certains d’entre eux à avancer des acomptes.

 

Plusieurs succursales de sociétés publiques dans l’île de Ndzuani ont subi, jeudi dernier, une fermeture administrative, opérée par l’Administration générale des impôts et des domaines (Agid) au niveau de l’île. La cause est bien entendu «une accumulation d’arriérés d’impôts». Ces fermetures seraient peut-être passées inaperçues, si une des sociétés concernées n’était pas Electricité d’Anjouan (Eda).
En effet, la longue coupure générale de la matinée, loin d’être considérée comme faisant partie des délestages du moment, a vite été interprétée par les habitants comme le résultat de cette sanction du fisc au fournisseur d’énergie insulaire. Et même, le directeur régional de l’Agid, Djaanfar Salim Allaoui, l’a entendu de cette oreille. «C’est en effet ce que j’ai entendu ; qu’Eda aurait coupé l’électricité juste parce que nous avons fermé ses bureaux. C’est bête», a-t-il dit.


Electricité d’Anjouan, une succursale de la Société nationale d’électricité (Sonelec), doit, selon Djaanfar Salim, 18 millions d’impayés d’impôts de toutes sortes au fisc. «En effet, les arriérés de patente, de la taxe sur la consommation ainsi que des autres types d’impôts se chiffrent à 18 millions de francs. En présence d’un avocat, d’un huissier et de nos agents, nous sommes allés les avertir hier [mercredi dernier Ndlr] qu’aujourd’hui [jeudi dernier, Ndlr] nous allions procéder à la fermeture administrative de la société. Ce qui a effectivement été fait ce matin», a-t-il confié peu après la fermeture. Et d’ajouter qu’il n’y pas eu qu’Eda dans son viseur : Comores Télécom, Anacm, Port de Mutsamudu, aéroport de Wani ou encore l’hôtel Al-amal également. «En ce moment-même, la directrice de l’aéroport de Wani est ici en discussion avec nous. Comment peut-on expliquer que depuis son existence, cet aéroport n’a jamais payé de patente ? Bien entendu l’on n’a pas fermé la piste aéroportuaire mais les bureaux administratifs», a-t-il fait savoir.
Cette fermeture, à en croire le chef des impôts de l’île, a au moins eu le mérite de ramener les responsables des sociétés concernées sur la table des négociations, et d’inciter déjà certains d’entre eux à avancer des acomptes. C’est le cas d’Eda, qui a sorti un chèque de 2 millions de francs sur les 18 millions réclamés. Elle, comme l’aéroport de Wani, ont bénéficié d’un échelonnement de dette de cinq mois, d’après Djaanfar Salim, pour qui l’acquittement de la totalité de ces dettes demeure obligatoire. «Les responsables des sociétés arrivent au fur et à mesure pour discuter de l’échelonnement de leurs dettes. Nous sommes ouverts, et ce que nous cherchons ce n’est point la confrontation ou l’étouffement de nos sociétés, mais en même temps nous ne pouvons pas continuer à faire payer des petits gargotiers tout en épargnant de grosses boîtes publiques!», devait-il clarifier.


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