Le président de l’Assemblée nationale, Moustadroine Abdou, a dirigé vendredi 26 décembre la dernière séance plénière de l’année 2025. En présence de certains membres du gouvernement, les élus de la Nation ont adopté cinq projets de loi : budget 2026, code de l’information et de la communication, code de l’élevage, le projet de loi de Finances rectificatives de l’année 2025 et celui autorisant le président à ratifier l’accord de prêt avec la Banque islamique de développement (Bid).
Dans son exposé de motifs, le ministre des Finances a étalé « les grandes innovations » de la loi de finances 2026. Il a tenu à justifier les prévisions des recettes budgétaires ainsi que les prévisions de dépenses pour l’exercice 2026 qui sont très élevés par rapport à celles de 2025. Ibrahim Mohamed Abdourazak a indiqué que plusieurs projets sont prévus pour l’année prochaine avec des chantiers qui s’inscrivent dans la vision du président de faire des Comores, un pays émergent d’ici 2030. Il a parlé de l’aménagement des capitales des îles (Moroni, Mutsamudu et Fomboni). Un projet qui vise «l’amélioration des infrastructures urbaines et une gestion des déchets plus efficace».
Le ministre a mis l’accent sur les jeux des îles de 2027 avec la mobilisation des infrastructures dédiées aux jeux. Le développement du secteur énergétique et la lutte contre la cherté de la vie sont aussi cités comme des priorités du gouvernement. La construction des infrastructures éducatives et sanitaires avec la poursuite des chantiers de réhabilitation des établissements scolaires publics, mais aussi l’équipement et l’inauguration du nouveau Chu El-Maarouf sont en tête de priorité, à en croire Ibrahim Mohamed Abdourazak.
Des prévisions budgétaires en hausse
Le rapporteur de la commission des finances, Chatoi Abdou Mohamed a bien clarifié l’exposé du ministre des Finances. En appelant ses collègues à adopter la loi des finances, le député de Washili a dévoilé les prévisions du projet de loi de Finances 2026. Il a annoncé que «les recettes publiques internes sont de l’ordre de 82 441 millions de francs comoriens contre 73 665 millions en 2025. Les dépenses publiques sont de l’ordre de 90 687 millions de francs comoriens contre 84 795 millions en 2025. Le budget dégage pour l’exercice 2026 un solde primaire déficitaire qui est de l’ordre de 8 246 millions de nos francs»..
L’article 2 du projet de loi détermine les prévisions budgétaires de recettes pour l’exercice 2026. Parmi les prévisions il y a « les recettes fiscales qui sont estimés à un total de 71 811 000 000 de francs comoriens, les recettes non-fiscales évaluées à 10 630 000 000 franc ; les recettes intérieures sont de 82 441 000 000 de francs, les aides budgétaires sont estimées à 9 461 000 000 francs, les dons des bailleurs internationaux (Pip) à 37 355 000 000 francs, les recettes extérieures 46 816 000 000 francs». Le total des recettes et des dons est estimé à «129 257 000 000 francs».
S’agissant des dépenses, le projet de loi prévoit « 37 810 000 000 francs des traitements et salaires, 16 968 000 000 francs de biens et services, 22 588 000 000 francs de transferts et subventions ; 13 321 000 000 francs sous formes d’investissement sur financement propre, 90 687 000 000 francs de dépenses courantes primaires, 2 085 536 170 de charges financières d’intérêt de la dette, 92 772 536 170 francs de dépenses courantes, 49 961 000 000 francs d’investissement sur financement extérieur (Pip, plan d’investissement public, ndlr), 49 961 000 000 francs de dépenses en capital ». Les dépenses totales pour l’année 2026 sont estimées à «142 733 536 170 de francs comoriens».Les députés ont, par ailleurs, voté d’autres projets de loi. Parmi les textes adoptés lors de la séance du vendredi figure le « projet de loi modifiant et complétant la loi n°21-011/au du 08 juin 2021 portant code de l’information et de la communication en union des Comores ». Sur les 33 députés, 31 ont adopté le texte présenté par la ministre de l’information, Fatima Ahamada.
Adoption du nouveau code de l’information
Lors de sa présentation du rapport de la commission de la production, la reporteuse Charifa Abdallah a montré que «pendant l’examen du projet, l’article 169 du code qui pose le principe de la protection des sources d’information a fait l’objet d’un débat houleux entre d’une part, les techniciens du ministère, les journalistes et les élus de la nation. L’objet du débat a été principalement accès sur l’exception rajouté à l’article qui dit «sauf décision judiciaire motivé, dans les cas exceptionnels prévus par la loi». La partie ministérielle estime que la nouvelle rédaction protège mieux les journalistes. Quant aux journalistes cette exception rajoutée qui les oblige à donner leurs sources compromet l’obtention d’information de la source en conséquence, le journalisme d’investigation pouvait mettre en danger la source », dira la députée de Moroni Nord avant d’annoncer que la commission a décidé d’amender l’article 169. «Au final, les honorables ont amendé cet article en supprimant cette exception ». Elle a ajouté que «le texte initial comportait 292 articles. Après examen, 25 articles ont été amendés et 18 articles ont été supprimés». Apres examen, l’article 169 est devenu article 153. Elle indique que «Le journaliste n’est pas tenu de divulguer ses sources d’information. À cet effet, il ne peut être inquiété par l’autorité publique».

