Le Mauritanien Sidi Ould Tah, 60 ans, a été élu hier jeudi 29 mai à Abidjan, président de la Banque africaine de développement (Bad) au terme de trois tours de scrutin. L'ancien ministre de l'Economie de Mauritanie a obtenu 76,18% des voix face au Zambien Samuel Maimbo, crédité de 20,26 et à la Sud-Africaine Swazi Tchabalala (5,9%).Sidi Ould Tah devient le 9ème patron de l'institution financière panafricaine, dirigée ces 20 dernières années respectivement par Donald Kaberuka et Akiwumi Adesina. La majorité des 81 actionnaires de la banque ont fait le choix de l'expérience en jetant leur dévolu sur cet économiste de formation qui a fondé ses arguments de campagne sur quatre volets clés tournés vers une remise à plat de l'architecture financière de la Bad.

Le nouveau président souhaite «transformer la dividende démographique en puissance économique, industrialiser le continent et créer les conditions d'une mobilisation des capitaux à grande échelle», selon sa lettre de déclaration de foi. Le score sans appel de Sidi Ould Tah a fait réagir sa directrice de campagne, la Tanzanienne, Frannie Léautier qui rappelle «qu'une telle majorité n'est jamais arrivée dans l'histoire de la Bad».

Le président sortant, Akiwumi Adesina, avait été élu en 2015 à 58,1% des voix après six tours de scrutin. Ancien gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie et ancien directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), Sidi Ould Tah, docteur en Sciences économiques, formé à l'université de Paris VII, est un connaisseur des milieux d'affaires africains et est réputé à la fois «pragmatique et conciliant». L'un des premiers défis du nouveau président de la Bad est la recapitalisation de la banque et la mise en orbite de nouveaux mécanismes de levée de fonds dans un contexte marqué par la baisse de l'Aide publique au développement (Apd) et le repli des anciens bailleurs internationaux.
Il prendra officiellement ses fonctions le 1er septembre prochain.