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Banque africaine de développement I Sidi Ould Tah prend officiellement ses fonctions

Banque africaine de développement I Sidi Ould Tah prend officiellement ses fonctions

Économie | -   Maoulida Mbaé

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Pour son entrée en fonction, le neuvième président de la Banque africaine de développement a promis de faire de la Bad une banque africaine, pour l’Afrique, et selon les conditions de l’Afrique.

 

Une nouvelle ère s’ouvre pour le développement du continent africain avec l’entrée en fonction de Sidi Ould Tah à la tête du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Ce lundi 1er septembre à Abidjan, vers 11h, le mauritanien a prêté serment en tant que neuvième président de cette institution panafricaine, succédant à Akinwumi Adesina, après deux mandats remarqués. La cérémonie s’est déroulée en présence des chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie, respectivement Alassane Ouattara et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ainsi que des anciens dirigeants de la banque, des membres du conseil des gouverneurs, des représentants d’institutions internationales et des partenaires au développement. Le ministre congolais de l’Économie, Ludovic Ngatsé, a présidé la cérémonie au nom du conseil des gouverneurs. 


Élu le 29 mai 2025 avec plus de 76% des voix, Sidi Ould Tah, économiste mauritanien de 60 ans, devient ainsi le président élu avec la plus forte marge pour un premier mandat. Dans son discours d’investiture, il a affirmé sa volonté de faire de la Bad «une banque qui comble les fossés» et a présenté les quatre piliers de sa stratégie : l’écoute, les réformes, les partenariats et l’action concrète. «Allons de l’avant ensemble, avec célérité, unité et une responsabilité sans faille», a-t-il déclaré devant un auditoire conquis.


Sidi Ould Tah a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les partenariats avec les gouvernements africains, le secteur privé et les bailleurs internationaux, tout en promettant une réforme accélérée des modèles d’investissement, notamment avec l’intégration d’un pilier dédié à l’investissement dans la paix. Le nouvel homme fort de la Bad a aussi annoncé la tenue prochaine d’une réunion publique avec le personnel, qu’il qualifie de la «ressource la plus précieuse de l’institution».
Avec une carrière de plus de quarante ans dans la finance et le développement, Sidi Ould Tah a dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), où il a mené une transformation historique.


Il fut également ministre de l’Économie et des Finances en Mauritanie (2008-2015), et représentant de la Mauritanie dans plusieurs institutions financières internationales. Sidi Ould Tah est polyglotte, mais aussi titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Nice Sophia Antipolis, et diplômé des universités de Paris VII et Nouakchott. En tant que président de la Bad, le Mauritanien prend les rênes d’une institution forte de 318 milliards de dollars de capital, d’une notation AAA depuis dix ans, et d’un portefeuille souverain d’une transparence exemplaire (98,8 %). Face aux défis du changement climatique, de la transition démographique et des transitions technologiques, le nouveau président entend positionner la banque comme un acteur clé et un guide stratégique pour l’Afrique.

Un mandat ambitieux pour un continent en mutation

Il a appelé à une Bad plus ciblée, «qui ne cherche pas à être tout pour tout le monde, mais qui se concentre sur les domaines où son impact peut être maximal». Ainsi, son objectif est, à l’en croire, de faire de la Bad, une banque africaine, pour l’Afrique, selon les conditions de l’Afrique. Le 30 septembre dernier, à l’instar d’autres pays africains, les Comores ont célébré le 61e anniversaire de la Banque africaine de développement (Bad), une institution qui joue un rôle central dans le développement économique du continent.

Bien que créée en 1964, la Bad a accueilli les Comores parmi ses membres en 1997. Depuis cette adhésion, une collaboration stratégique s’est nouée permettant de mettre en œuvre près de 36 projets à travers l’archipel, dont 13 sont encore en cours. L’engagement total de ces projets atteint 247,2 millions de dollars. À ce jour, le montant global des financements accordés par la Bad aux Comores s’élève à 470 millions de dollars, couvrant plusieurs secteurs prioritaires de l’économie nationale.

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