Le gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc) a convié la presse mardi 15 février pour faire le bilan des activités menées au sein de l’institution financière et annoncer les grands chantiers pour les cinq prochaines années. Nommé le 7 Février 2017 pour une durée de 5 ans, Dr Younoussa Imani, a vu son contrat renouvelé dans un décret signé le 1er février pour un mandat de cinq ans. “Je ne peux que remercier le chef de l’Etat par rapport à cette confiance”, a tenu d’abord à dire avant d’entamer le bilan de tout ce qui a été réalisé au cours de ces cinq dernières années.
“Nous avons entamé pas mal de chantiers au niveau de la Banque centrale tant au niveau de la supervision bancaire qu’au niveau de l’inclusion financière”, a-t-il fait savoir. Il s’est, d’emblée, félicité de la nomination d’un vice gouverneure le 29 juin 2021 qui contribue, selon lui, à la célérité au sein de l’institution, permettant ainsi à une répartition des taches entre le gouverneur et le vice-gouverneur. “Le manque d’un vice-gouverneur avait alourdi les tâches du gouverneur et aujourd’hui les tâches sont bien réparties. Le gouverneur s’occupe de la supervision des banques et de la politique monétaire ainsi que des relations entre la Bcc et l’Etat et entre la Bcc et les partenaires extérieurs et la Vice Gouverneure s’occupe de la Gestion interne de la Banque Centrale, notamment la gestion des encaisses”, s’est-il réjoui.
Lutte anti blanchiment
Le gouverneur a, ensuite, fait le tour des grandes orientations de la Bcc de 2017 à 2022 à savoir une supervision bancaire dynamique et préventive, une inclusion financière inclusive, Un mécanisme de paiement régulier des salaires et modification de la politique monétaire, Une intensification des actions de lutte anti blanchiment, une augmentation des avoirs extérieurs et des Résultats de gestion de la Bcc mais encore la Modernisation de la Banque Centrale. “Au niveau des nouvelles banques qui viennent de s’installer avec notamment les agences de service de monnaie électroniques qui n’existaient pas avant et en termes de crédit à l’économie nous pouvons dire que depuis la date où j’ai pris mes fonctions, l’économie a augmenté de 24 pour cent et une hausse de 51 pour cent des dépôts dans les Banques”, a avancé Dr Younoussa Imani.
Parmi les réalisations qui ont été citées par le gouverneur de la Bcc, il y a surtout, “la bonne santé financière de notre pays au niveau des avoirs extérieurs qui ont presque doublé”. S’agissant du mécanisme de paiement régulier des salaires et de la politique monétaire, Dr Younoussa Imani a montré qu’en l’absence des bons des trésors, la Bcc a réussi à rétablir la confiance entre les banques et l’Etat en établissant une convention tripartite (Finance, Banques et Bcc). Grâce à cette convention, les salaires des fonctionnaires sont payés régulièrement, même des fois en avance. Cette confiance rétablie entre les établissements financiers et l’Etat ouvre une porte à la création très prochainement d’un marché des titres (Bons de Trésor).
Et de se féliciter, dans la foulée, le travail mené pour la lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme. A ce sujet, le gouverneur note en premier lieu l’adhésion des Comores au Giaba (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le blanchiment d’argent), une institution spécialisée de la Cedeao, chargée du renforcement des capacités des États membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région, en novembre 2017 après un long processus où le pays était membre observateur.Le gouverneur citera aussi mieux encore le renforcement des activités du Système de renseignement financier (Srf) dont la Bcc assure le secrétariat permanent. “Vingt-neuf sociétés identifiées comme banques offshores opérant dans l’illégalité ont vu leur code Bic supprimés par Swift suite à une saisine de la Bcc et le démantèlement d’un réseau d’escroquerie financière implantée un peu partout sur le territoire comme Qnet ou encore Ponzzi. Résultats :
Une modernisation en interne
Le pays a été retiré du processus de suivi rapproché par le Giaba en août 2021 et la poursuite pour condamnation des faussaires de faux billets et des banques illégales pour ne citer que ceux-là. Le gouverneur de la Bcc n’a pas manqué de défendre le plan de modernisation des services engagé en interne notamment l’acquisition d’une machine de tri automatique à Moroni capable de trier 72 000 billets par heure soit 2 fois plus élevé que le tri manuel de cinq agents de caisse, l’acquisition d’une machine de tri à Mutsamudu capable de trier 60 000 billets par heure. A noter aussi l’acquisition récente d’une nouvelle machine de broyeur qui a mis fin aux incinérations et inaugurant ainsi une nouvelle méthode la plus utilisée aujourd’hui dans les toutes les banques Centrales.
Parmi les grands chantiers de la Bcc pour les cinq prochaines années de son mandat, Dr Younoussa Imani cite la réforme des Statuts de la Banque Centrale pour s’aligner avec les autres Banques Centrales de la Zone Franc, les fonds de garantie, la création de la banque postale et la privatisation de la Bfc et de la Bdc. Il veut mettre en place “une inclusion financière, une modernisation du système de paiement et digitalisation, une création et développement d’un marché interbancaire, un marché des titres financiers, notamment les Bons de trésor, la mobilisation de l’épargne comorienne de la Diaspora à travers la bi-bancarisation sans oublier les travaux d’extension de l’Agence de la Banque centrale à Ndzuani”.
