Ce fut donc l’une des principaux couacs opposant le gouverneur Hassani Hamadi et l’ensemble des fonctionnaires de l’île autonome de Ngzidja. Ces derniers, qui décriaient l’absence d’une concertation, n’entendaient pas de cette oreille la création de cette banque de solidarité à cause de la ponction de salaires.
Six mois plus tard, le projet semble aller bon train. Hier, lundi 14 août, le gouverneur a invité les fonctionnaires, à Mrodju, pour réfléchir ensemble sur les modalités de la société financière. Trois points essentiels étaient à l’ordre du jour de cet atelier, faire le point sur le statuquo, expliquer les objectifs de la nouvelle institution et, enfin, inviter les fonctionnaires à devenir les ambassadeurs de ce projet auprès de leurs institutions.
Ce séminaire réunissait, à la fois, les agents issus des six commissariats de Ngazidja et les délégués socio-économiques. Durant les travaux, les participants ont échangé sur quatre thèmes : le statut et le fonctionnement de la banque, les contrats de crédits, le processus et le déroulement des travaux et son rôle.
Pas de taux d’intérêt
Dans son intervention, le chef de l’exécutif de Ngazidja a, tout d’abord, tenu à rassurer les actionnaires car le sujet avait suscité des remous dès le début.
Nous avons étudié ce projet pendant un certain moment. Notre objectif est de tirer les leçons à propos des difficultés rencontrées par les banques implantées aux Comores. Pour le moment nous attendons l’agrément de la Banque centrale,
avait-il indiqué. Il a rappelé au passage, qu’il ne s’agissait pas d’une banque concurrentielle mais plutôt d’une société de solidarité. Il a également annoncé qu’il existait deux sortes de crédits : individuel, qui sera accordé aux porteurs de projets ambitieux, et un qui concerne les institutions, telles les communes. Sur ce premier type de crédit, le locataire de Mrodju a, toutefois, ajouté que «celui qui souhaiterait l’aide de la banque devra avoir l’aval de son institution de tutelle». La nouveauté de cette institution repose sur l’absence d’un taux d’intérêt pour ceux qui solliciteront un crédit.
Aucune forme de gage ne sera demandée aux demandeurs d’emprunts. La banque aura sa part que lorsque le projet réussira et générera des bénéfices,
a soutenu Hassani Hamadi. Selon les informations exposées aux participants, ces bénéfices seront divisés en trois parts dont 47% reviendront aux clients et 53%, se partageront entre l’institution et le service de conception du projet. «Si le projet tombe à l’eau sans que le bénéficiaire ne réalise aucun intérêt, la société financière s’en chargera des dommages», a expliqué un des présentateurs du projet au public.
Au cours de sa présentation, l’intervenant a précisé qu’un cabinet composé de techniciens sera mis en place pour superviser l’évolution du projet.
Côté participants, le projet tel qu’il est présenté semble ambitieux, mais l’on déplore le manque d’informations sur cette initiative dès le début ce qui aurait permis d’éviter les vagues de protestations engendrées par l’annonce de la création de la structure financière insulaire.