Les travaux d’élaboration de la stratégie nationale d’inclusion financière ont été lancés mardi au cours d’un atelier organisé à l’hôtel Le Retaj. La cérémonie a réuni le secrétaire général du ministère des Finances, le gouverneur de la Banque Centrale des Comores (Bcc), les acteurs clés de l’inclusion financière ainsi que les experts internationaux du cabinet recruté pour élaborer cette stratégie.
« L’objectif de la mise en place de cet instrument financier est de permettre à la population d’accéder à des services financiers sécurisés, adaptés et à moindre coût », selon le gouverneur de la Bcc, Younoussa Imani. «L’inclusion financière est un enjeu économique, social et stratégique, qui concerne à la fois les pouvoirs publics, le secteur financier, les entreprises et la société civile », a-t-il déclaré. D’après lui, plutôt qu’elle soit perçue comme une simple politique sociale, l’inclusion financière doit « être un facteur clé de développement et de stabilité macroéconomique », selon ses propres mots.
«En tant que Banque centrale, nous avons la responsabilité de garantir la stabilité du système financier, mais également de veiller à ce que ce système soit dynamique, inclusif et accessible à tous», a-t-il assuré. Même son de cloche pour le secrétaire général du ministère des finances du budget et du secteur bancaire, Mohamed Affane selon qui l’inclusion financière, est un pilier du Plan Comores Émergent 2030. «Depuis plusieurs années, le gouvernement, sous l’impulsion du président de l’Union, s’est engagé dans un processus ambitieux de transformation économique, incarné par le Plan Comores Émergent (PCE 2030) », a-t-il déclaré.
Un taux de bancarisation trop faible
A l’en croire le Pce 2030 ambitionne une transformation structurelle de l’économie du pays «avec pour objectif d’accélérer la croissance, de dynamiser le secteur privé et de réduire la pauvreté. Or, aucune de ces ambitions ne pourra être réalisée sans un accès élargi et équitable aux services financiers ». D’après lui, l’élaboration de cette stratégie ne devait pas être un simple exercice théorique. «Elle doit répondre aux réalités de notre pays et aux attentes des acteurs économiques », a-t-il soutenu.
Pour le gouverneur de la Bcc, tout comme le secrétaire général du ministère des finances, la faiblesse du niveau de bancarisation demeure inquiétante, soit « 29% » selon les dernières estimations. Moins d’un quart de la population comorienne a accès à un compte bancaire, d’après le gouverneur de la Bcc. « Nous devons veiller à ce que les services financiers ne restent pas l’apanage d’une minorité, mais qu’ils deviennent un outil accessible à tous, favorisant l’épargne, l’investissement et l’entrepreneuriat », a-t-il soutenu.
Et lui de lancer un appel aux banques, aux institutions de microfinance et aux autres opérateurs du secteur financier, d’adapter leurs produits et services aux réalités de l’économie du pays et aux besoins de la population. Il s’agit, selon lui, de « développer des offres adaptées aux Pme, aux jeunes entrepreneurs et aux travailleurs du secteur informel », qui constituent, selon ses mots, «le cœur du tissu économique du pays».