Les autorités nationales ont dressé hier mercredi 17 décembre au Palais du peuple, le bilan de l’économie nationale à l’occasion d’une cérémonie inscrite dans l’agenda de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance. L’évènement a été soigneusement préparé techniquement par la Banque centrale des Comores (Bcc) avec le soutien de partenaires internationaux et l’appui d’experts nationaux.
Le chef de l’Etat a, dans son discours, retracé le chemin parcouru depuis 1975. Il a ainsi salué les progrès réalisés, précisant à cet effet, qu’encore plus de défis sont à relever. Azali Assoumani s’est réjoui de voir un peuple comorien qui assume pleinement sa souveraineté. Il a surtout salué le fait que l’administration publique, la santé et l’enseignement supérieur soient dirigés par des cadres nationaux. «Aujourd’hui, l’ensemble des enseignants universitaires sont des Comoriens, symbole d’une maturité institutionnelle et d’une souveraineté renforcée», a-t-il jubilé.
Hommage aux aînés et à tous les présidents successifs
Et d’énumérer certaines avancées malgré les difficultés auxquelles le pays a été confronté. « Malgré ces problèmes, nous enregistrons des avancées significatives notamment dans le domaine social et économique. Ces progrès ont été reconnus en 2018 à travers le reclassement de notre pays par la banque mondiale dont le représentant dans notre pays est présent, passant de pays les moins avancés à pays à revenus intermédiaires », a-t-il avancé. Et de soutenir que « les exposés et débats de ce domaine permettront, à travers les indicateurs officiels et des données statistiques fiables au cours de 50 années de bilan, de mesurer le chemin parcouru entre 1975 et 2025 ».
Le président a également rendu hommage aux aînés qui ont proclamé l’indépendance, ainsi qu’aux présidents successifs qui, chacun à sa manière, ont œuvré pour le développement national. Selon lui, « bien que la question de Mayotte, toujours sous administration française, reste une ombre au tableau, elle n’efface pas la fierté du chemin parcouru ». Le représentant du Groupe de la Banque mondiale aux Comores a salué «les efforts entrepris pour promouvoir l’économie aux Comores depuis son accession à l’indépendance, réitérant l’engagement des partenaires à accompagner le gouvernement comorien dans son élan vers l’émergence ». Ainsi, le gouverneur de la Banque centrale des Comores, Dr Yououssa Imani, a présenté un bilan socio-économique couvrant les cinquante ans de l’indépendance, mettant en avant l’évolution des principaux indicateurs et les investissements stratégiques réalisés.
A l’en croire, ce n’est pas la première fois que pareille activité se tient, mais il s’agit cette fois « d’un exercice exceptionnel destiné à mesurer les progrès accomplis, identifier les défis persistants et tirer les leçons pour l’avenir ». Et d’annoncer que la cérémonie est organisée en deux sessions. La première consacrée au bilan historique, illustré par une projection vidéo et des documents comparatifs, suivie d’un débat public ; la seconde tournée vers l’avenir, avec la présentation des projets du Plan Comores Émergent (Pce) et une discussion sur leur financement et le rôle du secteur privé, entre autres.
De son côté, le ministre des Finances, du budget et du secteur bancaire, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a livré un bilan marqué par des avancées significatives et des défis à relever. «La population comorienne a été multipliée par trois depuis 1975», a-t-il rappelé, soulignant que l’espérance de vie est passée de 48 à 65 ans et que la mortalité infantile a chuté de 142 à 35 pour 1000. Côté Education, le ministre a évoqué «l’école, jadis privilège réservé à quelques-uns», qui est « aujourd’hui un droit pour tous avec un taux de scolarisation désormais de 100%». Il citera également «une université accueillant plus de 11 000 étudiants ».
50 prochaines années de prospérité
Toujours, selon lui, sur le plan économique, «le produit intérieur brut (Pib) par habitant a été multiplié par quatre et la dette publique ramenée de 160% à 32 % du Pib ». Le ministre a insisté sur le rôle de la diaspora, dont les transferts de la diaspora, représentent trois fois les recettes fiscales de l’État, et sur les réformes fiscales et financières qui ont permis de doubler les recettes en dix ans. « Les Comores d’aujourd’hui ne sont plus celles de 1975», a conclu Ibrahim Mohamed Abdourazak, affirmant que les fondations de l’émergence sont désormais posées et que «les 50 prochaines années peuvent être celles de la prospérité partagée ».
A noter que deux panels de discussions ont été organisés en marge de ce «bilan des 50 ans de l’économie comorienne». Le premier panel, animé par l’ancien ministre Oubeid Mze Chei, la vice-gouverneur de la Bcc et le directeur régional du Cndrs (Antenne de Ndzuwani), et modéré par le gouverneur de la Bcc Younoussa Imani, a été consacré au bilan de l’économie nationale, aux faits économiques marquants et aux goulots d’étranglement avec un accent sur « les succès et les contraintes » des secteurs de développement. (…).
Le deuxième panel, animé par le ministre des Finances Ibrahim Mohamed Abdourazak, la commissaire générale au Plan, Najda Said Abdallah, le gouverneur de la Bcc, et modéré par l’ancien doyen de la faculté des droits, Dr Abdullah Ben Said Hassan, a été axé sur la vision stratégique du Pce et les perspectives tracées pour accompagner le pays à consolider ses acquis et à construire un nouveau modèle de développement. (…).

