Le ministère des Finances, en partenariat avec le Comesa, la Banque mondiale et le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (Giaba), a organisé hier, mercredi 2 octobre, à l’hôtel Retaj un atelier national d’évaluation des risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. Prévu pour trois jours, cet atelier a pour objet de fournir aux acteurs du domaine financier du pays les outils nécessaires pour une lutte efficace contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ainsi, les participants vont, à travers cet atelier, s’approprier des méthodes exigées pour évaluer les risques de ce genre d’activité et ainsi faire de l’Union des Comores «un modèle pour lutter contre le blanchiment des capitaux».
Selon la représentante du Giaba à cette rencontre, Mariam Ibrahim Touré Diane, cette évaluation va être suivie d’une autre qui interviendra en septembre 2022 sous la supervision du secrétariat du Giaba. De son coté, le ministre des Finances, Saïd Ali Saïd Chayhane, a montré que l’économie nationale, à l’instar de celle des pays en développement, est encore dominée par la faible bancarisation de ses activités. «Cette faiblesse de bancarisation est doublée du poids des transferts de la diaspora et présente des faiblesses et une vulnérabilité aux risques de blanchiment des capitaux», a indiqué l’argentier de l’Etat dans son discours d’ouverture des travaux. Le ministre des Finance a ainsi appelé les parties prenantes et les participants à s’approprier des méthodes et des processus exigés par ladite évaluation afin de faire de l’Union des Comores un model en matière de lutte contre ce fléau dans la région.
Affichant la volonté de l’Union des Comores à lutter contre ce fléau, Saïd Ali Saïd Chayhane a soutenu que le pays dispose déjà des moyens juridiques nécessaires pour lutter contre le blanchiment des capitaux. Il s’agit ici de «la loi anti-blanchiment votée le 28 juin 2012, la loi bancaire du 12 juin 2013, la circulaire de la Banque centrale des Comores de 2011 sur les déclarations d’opérations suspectes, le nouveau code pénal et le nouveau code de procédure pénale, votés en 2014, qui seront incessamment promulgués». «Tous ceux-là constituent un arsenal juridique majeur qui permettra de renforcer la lutte contre le blanchiment», a-t-il rassuré. L’organisation de cet atelier à Moroni traduit l’engagement des autorités comoriennes à lutter contre ce fléau qui a des conséquences sur le développement économique du pays et qui menace la sécurité des populations, d’après le représentant de la Banque mondiale aux Comores. A l’en croire, «l’accomplissement de cette évaluation qui répond aux standards internationaux permettra à l’Union des Comores de bénéficier des moyens nécessaires pour lutter efficacement contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme».