Le ministre des Finances, du Budget et du Secteur bancaire a présidé hier mardi la réunion par visioconférence du Groupe Afrique II du Fmi et à la Banque mondiale(Bm). La traditionnelle réunion de printemps qui s’est tenue dans un contexte de crise sanitaire particulière, avec comme conséquence corollaire une crise économique et sociale sans précédente.
«En dépit de ces contraintes, cette pandémie ne doit pas affecter notre détermination individuelle et collective à réduire l’extrême pauvreté dans nos pays respectifs. Elle ne doit pas non plus émousser notre détermination et notre solidarité dans ce combat», a indiqué l’argentier du pays, saluant l’intérêt constant que les pays membres portent à ce Groupe, à sa cohésion et à l’esprit de solidarité qui le caractérise, surtout en ces temps difficiles de l’histoire de l’humanité.
Des gages importants
A l’en croire, la cohésion et la solidarité ci-dessus évoquées sont «non seulement des armes efficaces contre toute adversité mais aussi, et comme toujours, des gages importants de notre capacité à faire entendre notre voix pour le développement de nos pays et celui de notre continent, en tout temps et en toute circonstance, au sein des institutions de Bretton Woods».
«Les réunions de notre Groupe revêtent d’une importance particulière, dans la mesure où elles nous offrent un forum pour échanger sur les questions d’intérêt commun et les défis auxquels nous sommes confrontés dont les natures sont évolutives comme en témoigne cette crise sanitaire et économique induite par la pandémie de la Covid-19», a souligné Said Ali Said Chayhane pour qui, cette crise les encourage à renforcer leur solidarité et leur cohésion dans la défense de leurs positions et intérêts communs pour la transformation de leurs économies et le développement de leurs pays.
«Il y a un an, le virus de la Covid-19 s’abattait sur le monde et la communauté internationale était désemparée. Le monde n’avait aucune parade contre ce virus. Le confinement et le désengagement de toute activité socio-économique ont été la première réaction, pendant que la prise en charge des personnes atteintes s’organisait.
D’énormes moyens étaient nécessaires pour organiser la riposte contre le virus tout en permettant à nos gouvernements de continuer à satisfaire les besoins de base de nos populations», a-t-il rappelé. «Pour cela, nos gouvernements se sont mobilisés. Le Fmi et la Banque mondiale ont uni leur force pour nous apporter leur aide avec une rapidité et une ampleur sans précédent, à la fois pour contenir en urgence l’expansion du virus, soutenir les économies et préparer la relance économique, et plus tard dans la phase actuelle nous aider à accéder aux vaccins. Ils ont suscité l’initiative de suspension des paiements du service de la dette», a-t-il ajouté.
Selon toujours Said Ali Chayhane, «les deux institutions continuent de nous assister dans ces moments difficiles, même si ces efforts doivent s’intensifier afin d’aider nos pays à mieux faire face à cette pandémie, à ses effets dévastateurs et à reconstruire en mieux nos économies. Il s’agit notamment de ressources additionnelles de l’Ida, de la restructuration de la dette de nos pays, et d’une nouvelle allocation de Dts, sans oublier le nécessaire plaidoyer pour que les créanciers privés puissent rejoindre l’initiative d’allègement de la dette de nos pays».
Un accroissement de l’économie africaine
Remerciant au passage les efforts fournis par ces institutions de Bretton Woods et les autres partenaires notamment leurs créanciers du G20, pour leurs contributions multiformes, l’argentier du pays, par ailleurs président du Groupe Afrique II, exhorte les partenaires à s’engager et à contribuer davantage.
Et d’annoncer un accroissement de l’économie africaine à l’ordre de de 3,4 % courant cette année, après une contraction de 2,1 % en moyenne, l’année dernière.
«La poursuite de nos efforts communs avec nos partenaires au développement devrait nous amener à transformer cette reprise en une croissance forte et durable pour les années à venir, dans un élan de reconstruction en mieux de nos économies», a-t-il martelé, ajoutant qu’ils n’ont ni le besoin ni le droit de relâcher l’effort en si bon chemin.
Pour rappel, le groupe Afrique II, est constitué de 23 pays dont la zone Cemac (la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) et la zone Cedeao (la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Il s’agit : des Comores, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Cap Vert, de la Centrafrique, de la République du Congo, de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, du Gabon, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Guinée équatoriale, de Madagascar, du Mali, de l’Ile Maurice, de la Mauritanie, du Niger, de Sao Tomé et Principe, du Sénégal, du Tchad, et du Togo.
Les membres du Bureau du Groupe Afrique II échangeaient notamment sur les conclusions de la réunion élargie du 14 octobre 2020, les rapports des administrateurs Aivo H. Andrianarivelo (Fmi) et Alphonse I. Kouagou (Banque mondiale). Les participants sont revenus aussi sur "les cas de licenciement dans les Bureaux des Administrateurs évoqués lors de la réunion du Bureau du Groupe", entre autres.
M.Mbaé