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Campagne du girofle à Mwali : Une bénédiction pour toute l’activité économique

Campagne du girofle à Mwali : Une bénédiction pour toute l’activité économique

Économie | -   Mohamed Nassur Rizki

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Suivant le principe des vases communicants d’autres secteurs d’activités, tels que le transport, tirent un important profit de l’activité de la filière du girofle souvent beaucoup plus rémunératrice. Dans le monde agricole, certains ne sont pas loin de penser que «quand le girofle va, tout va». Pour l’heure tous les yeux sont rivés sur le prix qui n’a pas été fixé.

 

La récolte des clous de girofle vient de débuter à Mwali, plus précisément dans la grande région productrice de Djando. Se basant sur la floraison et le bon sens paysan, des paysans rencontrés estiment que la cuvée 2018 a toutes les chances d’être bonne sur le plan quantitatif. Ceci est de bons augures car dans le monde agricole, quand le girofle va bien, tout va bien car il sert de locomotive aux autres activités, parfois au-delà de Mwali. En effet, des centaines d’ouvriers saisonniers viennent chaque année de Ndzuani pour profiter de la manne que procure la petite gousse rouge.


Les femmes et les enfants sont aussi mis à contribution et reçoivent quelque chose puisqu’ils sont employés pour séparer la gousse de la brindille avant le séchage. Les transporteurs en commun ont aussi leur part de gâteau et font des recettes supplémentaires en acheminant de bon matin les saisonniers vers les lieux de récolte et les ramenant l’après-midi plus la cueillette du jour dans la zone urbaine entre Fomboni et Djoiezi où résident la plupart des exploitants. Mais selon le principe des vases communicants, au même moment, d’autres secteurs d’activités sont gagnés par la filière du girofle plus rémunératrice puisque payée au nombre de kilos cueillis. C’est ainsi que dans un chantier un ouvrier se fait au maximum 3000 frs avec deux sacs de ciment travaillés alors qu’il peut gagner facilement le double en une journée de récolte de girofle.


Pas facile aussi de se faire un taxi à certaines heures de la journée. Mais une fois la récolte terminée et la vente effectuée, c’est une autre économie qui se met en marche : les signes les plus visibles étant l’augmentation exponentielle des immatriculations des 2 et 4 roues, l’arrivée des nouveaux commerçants qui font le voyage de Dubaï ou Guangzhou en Chine ou encore l’apparition d’une race de nouveaux riches qui dépensent sans compter. Reste pour l’heure un grand inconnu : le prix. En effet les producteurs ne sont pas maitres de la fixation et le grand consommateur, à savoir l’Indonésie est le plus grand producteur de la planète.


Les cours mondiaux varient donc de la production de l’Indonésie, des aléas climatiques qui peuvent affecter tel ou tel gros producteur comme Zanzibar avec ses girofliers vieillissants. Ce qui fait que le plus souvent, le producteur qui s’endette auprès des banques de la place qui leur ouvrent grandement les portes, ont l’air de jouer à la loterie car misant beaucoup d’argent sans vraiment être sûr d’un retour gagnant alors que l’état que ça soit le gouvernement insulaire ou le gouvernement central, chacun reste aux aguets pour percevoir sa dîme pas toujours justifiée. Mais beaucoup de producteurs rencontrés nous ont assuré que quel que soit le prix, le jeu est toujours jouable et c’est le bénéfice qui varie selon le prix.

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