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Commerce & développement : Lancement officiel des activités de la banque de la Zep aux Comores

Commerce & développement : Lancement officiel des activités de la banque de la Zep aux Comores

Économie | -

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En présence du ministre des Finances et d’un parterre d’opérateurs économiques à l’hôtel Le Retaj, le président de la Trade & Development Bank (Tdb ou banque de la Zep) a étalé hier «les opportunités» qu’offre son institution financière et sa capacité à soutenir le développement socio-économique des Comores à tous les niveaux.

 

«Chers Comoriens, nous vous invitons à profiter des opportunités de la Tdb». La phrase est de Mabouba Diagne. Le directeur de la Tdb pour la région de l’Afrique de l’Est qui s’exprimait hier en premier à l’occasion de la cérémonie de lancement officiel des activités de la Trade & Development Bank (ou banque de la Zep) aux Comores. Devant un parterre d’operateurs économiques et des journalistes à l’hôtel Le Retaj, le banquier d’origine sénégalaise a déroulé une présentation sommaire en power point de la Tdb en Afrique aux côtés du ministre des Finances, Said Ali Said Cheyhane, et du président de l’institution, Admassu Taddese, et sous le regard attentif des operateurs économiques présents. Le décor était au rendez-vous.


«Nous avons les capacités pour vous accompagner dans tous les secteurs, que ça soit dans les infrastructures, dans l’éducation, dans la santé, dans les transports…», a souligné Mabouba Diagne. Le banquier est revenu sur l’historique de l’institution, expliquant que bon nombre de pays ont profité des financements de la Tdb pour soutenir des secteurs stratégiques grâce aux performances et aux résultats record de l’institution.


La Banque de la Zep a été créée en 1985 et a son siège à Nairobi au Kenya. Elle couvre aujourd’hui 22 pays. L’institution intervient principalement dans les secteurs du commerce et des infrastructures. Mais avec l’économie qui change, la Tdb s’efforce à être en phase avec les besoins des pays en finançant une gamme de projets portés par les secteurs publics et privés et qui ont un lien avec la croissance, l’amélioration des services sociaux de base et la réduction de la pauvreté. «Nous avons un capital d’investissement de plus de 5 milliards de dollars et des bénéfices qui dépassent les 100 millions de dollars», a-t-il souligné, ajoutant que la Tdb est devenue au fil des années «un catalyseur pour le développement économique et l’intégration régionale» en Afrique. «Il y a aussi les secteurs de l’agro-alimentaire, de l’énergie, nous pouvons vous accompagner pour le financement des énergies renouvelables», dit-il.

Excellence, discipline et bonne gouvernance

Le public présent a bien noté que la Banque de la Zep (Zone économique préférentielle) s’occupe de tout et intervient partout grâce à des partenariats noués avec d’autres banques et des institutions aux capacités financières reconnues. La Banque de la Zep a financé une bonne partie des activités des compagnies Ethiopian Airlines et Kenya Airways, elle a soutenu divers projets d’investissement dans de nombreuses régions du Grand Lac et innove dans d’autres domaines comme la gestion des fonds ou la recapitalisation des banques. Au cours de son opération séduction, Mabouba Diagne a loué «les efforts» du gouvernement comorien et «l’extraordinaire travail accompli par le ministre des Finances et son cabinet pour apurer les arriérés de dette ayant permis à l’Union des Comores de retrouver sa place de «membre actif» à part entière.


Le président de l’institution, Admassu Taddese, a pris la parole en second lieu pour rappeler l’importance de disposer d’une banque africaine capable de soutenir le développement en Afrique. Il a fait part également de la nécessité d’inventer un modèle africain de financement qui tiendra compte des réalités du continent, regrettant qu’une bonne partie des capitaux africains soient placés ailleurs. «Pour les faire revenir, il faut cultiver la discipline, l’excellence et la bonne gouvernance», a-t-il suggéré à l’endroit des politiques et des operateurs privés.  


Le président, dans son intervention, a insisté sur les trois règles qui ont permis à sa banque de retrouver une crédibilité à l’échelle internationale à savoir l’excellence, la discipline et la bonne gouvernance. «Il faut une administration qui marche et des engagements respectés de part et d’autre», rappelle-t-il. «Nous devons mettre à profit nos ressources pour soutenir le développement, nous en avons les moyens, nous pouvons le faire. Mais il faut que nous respectons les engagements, cultivons la discipline et l’excellence», a-t-il encore insisté.


Le ministre des Finances, Said Ali Said Cheyhane, a pris la parole en dernier pour qualifier «de bonne nouvelle» le lancement des activités de la Tdb aux Comores. «Le pays devient membre actif mais la banque de la Zep lui donne aujourd’hui des opportunités pour accompagner la vision d’Emergence à l’horizon 2030, c’est le sens véritable de notre présence ici ce jour», a-t-il souligné. Le ministre voit en la banque de la Zep «un outil» qui aidera l’Union des Comores à réaliser les investissements dont elle a besoin pour amorcer son développement tous secteurs confondus.


La banque de la Zep ne compte pas ouvrir un bureau à Moroni mais veillera à ce que l’Union des Comores profite au maximum «des opportunités» qu’offre cette institution connectée à de grands noms de la finance mondiale comme la China development Bank, la Deutsche Bank ou la Hsbc. «Si nous réalisons des bénéfices, c’est parce que nous avons retrouvé la confiance de l’ensemble de nos partenaires internationaux», a conclu en aparté Mabouba Diagne.

A.S.Kemba

 


Banque de la Zep  les Comores, 18 ans après…


 

Les Comores réintègrent la Banque de la Zep, dix huit ans après avoir tourné le dos à l’institution à cause de leur incapacité à payer le montant cumulé des parts d’actions qui s’élevaient, il y a quelques mois, à 4 millions de dollars. Depuis les années 1990, le pays était exclu du Club des actionnaires. En l’an 2000, une partie de la dette est payée. Il a fallu attendre la fin des négociations entamées ces douze derniers mois pour voir les Comores retrouver leur statut d’actionnaire. L’Union des Comores avait 54 parts d’actions. «Nous sommes heureux de vous annoncer que le pays dispose désormais de 157 actions», a souligné le ministre Said Ali Said Cheyhane. Il y a deux catégories d’actionnaires : les pays membres et les banques centrales. «Nous invitons la Banque centrale des Comores à devenir actionnaire à part entière», ont sollicité les responsables de la Tdb. Les Comores ont nommé un administrateur, renoué le contact et restent aujourd’hui éligibles à tous les programmes de l’institution. Les Comores seront couvertes par la banque de la Zep grâce aux antennes des bureaux de l’institution ouvertes à Nairobi et à Port-Louis à l’Ile Maurice.  

 


Plus de 60 millions de dollars mis à la disposition du secteur privé


 

La banque de la Zep a mis plus de 60 millions de dollars à la disposition du secteur privé comorien. Les operateurs économiques comoriens ont donc aujourd’hui la possibilité de faire des prêts auprès de la banque de la Zep. Le montant est adapté à la taille économique du pays. «On peut estimer entre 60 et 100 millions de dollarsle montant qui peut être accordé au secteur privé comorien. Un pays comme le Kenya bénéficie de beaucoup plus», a souligné Mabouba Diagne, peu après la cérémonie.
Les opérateurs présents ont pris bonne note du lancement des activités de la Tdb aux Comores. Mais certains souhaitent «des partenariats» pour mettre en place de nouvelles lignes de crédit et garantir des prêts de long terme avec les banques locales. Cela permettra, selon Ahmed Bazi, président de la Chambre de commerce, «de couvrir les banques, de les pousser à accorder des prêts de longue durée et donc de soutenir réellement les activités économiques».


Une fenêtre possible, selon Mohamed Moussa Moudjahid, cadre à la Banque de development des Comores (Bdc) qui estime que les banques comoriennes peuvent profiter de la solidité financière de la Banque de la Zep pour accorder des vrais projets d’investissements. «Nous devons d’abord prendre contact mais c’est possible de tisser des relations. Les institutions financières comoriennes peuvent profiter de ces relations pour accorder des prêts de longue durée».


Encore faut-il que les demandeurs des prêts soient en mesure de répondre aux conditions. Ce qui est loin d’être le cas, selon Mahamoudou Ali Mohamed, président de la Nouvelle Opaco : «nous sommes dans un état de déliquescence qui fait qu’il est pratiquement impossible de respecter les critères. Il faut des dossiers bancables, or tel que je le sais, la situation est compliquée», a-t-il admis, espérant que «la bienveillance» défendue à corps et à cri par les dirigeants de la banque, soit une réalité aux Comores. «Il faut de la bonne gouvernance, il faut aussi le respect des textes du pays, il faut un Etat qui respecte ses engagements sinon tout va capoter», prévient le patron des patrons comoriens.


A.S.K

 

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