Le Syndicat national des commerçants (Synaco) a exprimé, samedi dernier lors d’une conférence de presse organisée au restaurant Le Select, son mécontentement face à « la réouverture de 34 magasins récemment fermés pour non-respect de la législation commerciale ». Le syndicat a qualifié cette reprise d’activité d’« illégale » et a appelé les autorités à clarifier la situation.Ces magasins, appartenant à des ressortissants tanzaniens et malgaches, avaient été, selon les conférenciers, « contraints de fermer leurs portes pour ne pas avoir versé la caution de 25 millions de francs comoriens, prévue par la loi et à déposer sur un compte domicilié à la Banque centrale des Comores ». Pour le Synaco, cette réouverture crée un « traitement inéquitable » entre commerçants respectueux des règles et ceux qui ne le sont pas.
« Nous avons constaté que des magasins qui ne s’étaient pas conformés aux lois ont été rouverts, alors qu’ils avaient été fermés conformément à la loi. Nous voulons des explications à ce sujet», a déclaré Abdou Boina, président du Synaco. Le syndicat précise que des vérifications effectuées auprès du tribunal de commerce, du service des impôts et du commerce intérieur n’ont révélé aucune décision autorisant ces réouvertures.Le Synaco a par ailleurs tenu à souligner qu’il ne s’agit pas d’un conflit avec le gouvernement. «Il n’y a aucun différend entre nous, commerçants, et le gouvernement. Notre objectif est de défendre les intérêts des commerçants et de dénoncer les irrégularités», ont insisté les responsables lors de la conférence.
Le syndicat a également salué les efforts des ministères de la justice, de l’intérieur et des finances dans la régulation du secteur commercial, tout en insistant sur la nécessité d’une application stricte et équitable de la loi. « Nous n’approuvons pas les initiatives visant à chasser les commerçants étrangers de notre pays, mais nous exigeons qu’ils respectent les lois», a martelé Abdou Boina.En dehors du fait que le Synaco demande au gouvernement de faire la lumière sur les décisions ayant conduit à la réouverture de ces magasins, il avertit également que «si ces magasins ne sont pas fermés, ou si la loi justifiant leur réouverture ne nous est pas présentée, nous n’accepterons plus que les nôtres soient fermés par le service des impôts».
