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Comores-Banque mondiale I Les deux parties s’engagent dans «un nouveau cadre de partenariat»

Comores-Banque mondiale I Les deux parties s’engagent dans «un nouveau cadre de partenariat»

Économie | -

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La Banque mondiale a annoncé, le 28 juillet, une enveloppe de 247 millions de dollars dont une partie sera décaissée dans le cadre du programme Ida 19 pour aider l’Union des Comores à répondre aux conséquences socioéconomiques causées par le cyclone Kenneth et la Covid 19. Les deux catastrophes ont mis à rude épreuve les politiques de développement du pays et entamé la dynamique de croissance notée entre 2016 et 2018.

 

Les Comores et la Banque mondiale entrent dans un nouveau cycle de partenariat fondé sur un accompagnement en vue de la réalisation des objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté. C’est le message tiré d’un communiqué, rendu public, le 28 juillet, dans lequel l’institution de Bretton-Woods confirme son engagement de décaisser une enveloppe de 247 millions de dollars au profit de l’Union des Comores.

La période 2021-2024

Les fonds serviront à soutenir divers programmes sectoriels pour répondre aux conséquences socio-économiques causées par le cyclone Kenneth et la Covid-19. «La Banque mondiale apportera 247 millions de dollars pour soutenir l’objectif du gouvernement de trouver une voie de croissance durable et de renforcer la résilience de sa population», indique le communiqué officiel qui précise que ce «nouveau cadre de partenariat avec l’Union des Comores» vise à «soutenir les efforts du pays pour renforcer la résilience, le capital humain, favoriser une croissance inclusive, et répondre aux besoins urgents découlant des impacts de la Covid-19 et du cyclone Kenneth. 
Les deux catastrophes en question ont eu des conséquences majeures sur les politiques de développement du pays dans presque tous les domaines, comme l’ont noté de nombreux rapports. Le cyclone Kenneth qui a frappé l’archipel au mois d’avril 2019 a endommagé des infrastructures, mis le secteur agricole à terre et réduit les capacités de toutes les chaines de production au niveau des îles.

Le plan de relèvement post-Kenneth

«Ce Cadre de partenariat pays s’attache également à promouvoir la relance économique et la croissance inclusive en améliorant la gouvernance et l’environnement des affaires, en favorisant la croissance du secteur privé et en améliorant la connectivité», précise le communiqué de la Banque mondiale.
L’économie comorienne avait connu une relative embellie en 2017 avec une croissance de 3% contre 2,2% en 2016 suite «à l’amélioration significative de l’offre énergétique» et une politique d’investissement public soutenue dans les Btp. Mais le cyclone Kenneth a réduit à néant les efforts engagés et bouleversé les prévisions de croissance. Malgré les fragilités persistantes, le pays a renoué avec une dynamique qui a été noyée par cette catastrophe.
«Ce cadre de partenariat pays, couvrant la période 2021-2024, identifie les domaines de développement prioritaires des Comores», poursuit le communiqué, précisant que ce nouveau cadre «vise à aider à renforcer la résilience de la population, y compris le redressement après les catastrophes, une meilleure gestion des risques de catastrophe, ainsi qu’à renforcer le capital humain». 


Le plan de relèvement post-Kenneth qui doit démarrer incessamment prévoit la reconstruction des infrastructures, la mise en place des programmes de filets sociaux pour soutenir les populations vulnérables en milieu rural. Parallèlement, le pays s’est doté d’une nouvelle vision matérialisée dans le Plan Comores Emergentes (Pce). Plus de 4,3 milliards de dollars ont été mobilisés à l’issue de la Conférence des partenaires pour le développement des Comores (Cpad).
«Bien que classé parmi les pays à revenu intermédiaire, les Comores restent en retard sur de nombreuses dimensions du développement, avec environ 40% des Comoriens vivant en dessous du seuil de la pauvreté national. Au 122e rang sur 157 pays, les Comores se situent également dans le quartile, le plus bas de l’indice du capital humain, avec un indice de 0,411», rappelle le communiqué.


L’avènement de la pandémie de Coronavirus a compromis les politiques de soutien aux secteurs fortement touchés par le cyclone et mis les compteurs à zéro. La crise sanitaire a ainsi ralenti les programmes post-Kenneth envisagés pour concrétiser les grands objectifs du nouvel agenda de croissance. Ce nouveau cadre de partenariat avec la Banque mondiale vise donc à soutenir le pays à retrouver la stabilité nécessaire à l’amélioration des indicateurs de performances pour une croissance inclusive et durable.

Des réformes importantes dans les Finances publiques

«Les Comores ont une opportunité de se reconstruire après les multiples chocs auxquels le pays a été confronté ces dernières années et de permettre à ses habitants de réaliser leur potentiel», a souligné Rasit Pertev, représentant de la Banque mondiale aux Comores, cité dans le communiqué. «La Banque mondiale s’engage à travailler avec les autorités et à apporter ses ressources et son expertise à notre objectif commun de réduction de la pauvreté et de promotion d’une croissance inclusive», a-t-il précisé. Il appartiendra aux autorités comoriennes de définir les priorités à engager et les projets à soutenir pour contenir les effets de ce double choc pour permettre au pays de retrouver une nouvelle trajectoire dans ses ambitions d’émergence.


Les Comores ont été éligibles à de nombreux programmes Ida (Association internationale pour le développement). Des réformes importantes ont été engagées ces dernières années dans le secteur des finances publiques notamment le programme annoncé de dématérialisation des systèmes de paiement, le guichet unique à la douane, la mise en place en cours d’un Office comorien de recettes (Ocr), la sécurisation des ressources publiques ou encore la digitalisation déjà engagée des procédures fiscales.
Ensemble, ces réformes ont motivé le Fmi à soutenir des nouveaux programmes d’action contenus dans ce nouveau cadre de partenariat.


A cela s’ajoute aux capacités du pays à aligner les ressources allouées avec d’importantes politiques, réformes et autres actions dans divers secteurs. La Banque mondiale finance, par exemple, un ambitieux projet porté par le gouvernement comorien dans l’énergie solaire dont le coût est estimé à 30 millions de dollars.

AS Kemba

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