Le comité technique et de suivi de la conférence des partenaires au développement des Comores (Cpad) a présenté hier le Plan Comores émergente (Pce) au cours d’une cérémonie solennelle organisée au Golden Tulip et à laquelle avaient pris part le président de la République, des membres du gouvernement, des partenaires au développement, du grand mufti, de la gouverneure de Ngazidja, du corps diplomatique accrédité aux Comores et des représentants du secteur privé.

A cette occasion, le comité a remis officiellement le Plan Comores Emergentes (rassemblant cinq documents) au chef de l’Etat. Ce dernier a tenu à féliciter le comité interministériel dirigé par le ministre de l’Economie, Houmed Msaidié, et les membres du comité technique de suivi de la Cpad. Le président s’est montré très optimiste quant à la capacité du pays à réussir ses ambitions en matière de développement. «Je suis convaincu que nous pourrons gagner ce grand combat pour le progrès et l’épanouissement de notre peuple», a-t-il rassuré.

Réformer, restructurer et
transformer l’économie nationale 

Annonçant l’objectif du séminaire, le chef de l’Eta a déclaré que «nous sommes réunis aujourd’hui pour qu’ensemble nous adoptons le plan Comores émergentes à l’horizon 2030». Le président Azali Assoumani s’est dit «conscient du retard accumulé des Comores» depuis plus de 40 ans d’indépendance, justifiant ainsi l’organisation de la conférence pour, dit-il, «créer une nouvelle espérance pour la Nation comorienne».Il a annoncé que des efforts seront déployés pour «réformer, restructurer et transformer l’économie nationale ; mobiliser efficacement nos ressources, renforcer l’unité nationale, consolider la démocratie, dans un Etat de droit, un Etat uni ; et décentraliser et renforcer la sécurité nationale pour assurer la paix et la stabilité, et ainsi promouvoir le genre et soutenir l’emploie de jeunes et surtout protéger l’environnement». (Lire l’intégralité du discours à la page 2).

Le président Azali Assoumani a dévoilé les projets du Plan Comores émergentes qui doivent, selon lui, «concilier les efforts de rigueur et de redressement des finances publiques avec les exigences de l’accélération de la croissance, de l’intégration aux marchés économiques, la construction des infrastructures de base, ports, aéroports et routes, la transformation, l’industrialisation et le redressement des secteurs clés comme l’agriculture, l’élevage, de la pêche, le tourisme, les transports et bien d’autres domaines».

Le président a fait savoir que le gouvernement assimile ce plan comme «à un combat» pour lequel tout le monde doit y contribuer. Il a annoncé que les Comores ont des atouts importants, citant le tourisme, l’économie bleue, les services financiers, l’agriculture et l’industrie. Tenant compte de deux précédentes conférences des bailleurs et qui n’ont pas donné les résultats escomptés, le locataire de Beit-Salam a annoncé que «cette fois, un haut conseil stratégique du Plan Comores émergentes sera créé pour chapeauter tout le dispositif institutionnel et politique de coordination du développement»

Un haut conseil stratégique
du Plan Comores émergentes

A son tour, le ministre de l’Economie a tenu lui aussi à féliciter les experts nationaux qui forment le comité technique de suivi pour «le travail remarquable dans l’élaboration du Pce». Un plan décliné en «projets phares, structurants ou encore en projets sectoriels qui nous ont permis de mieux fixer les priorités majeures du plan Comores émergents». Le président du comité interministériel a fait savoir que le plan conçu par les experts ne va pas tomber dans les oubliettes ou rester dans un tiroir. «Je leur garantis que nous ferons tout pour que les projets qu’ils ont contribué à concevoir voient le jour dans un avenir proche», dira Houmed Msaidié avant d’inviter les membres du gouvernement, les experts, les fonctionnaires et les partenaires à bien se préparer car ils sont sur la «dernière ligne droite de ce long processus».

Chamsoudine Saïd Mhadji