Les autorités comoriennes se sont félicitées, mardi 15 avril, «des retombées» de la coopération financière avec la Banque africaine de développement (Bad) à l’occasion d’une rencontre à Beit Salam entre le président de la République, Azali Assoumani, et le numéro deux de cette institution financière panafricaine, Dr Léandre Bassole.
Définir les priorités de la stratégie-Pays 2026-2030
La rencontre s’était focalisée sur une évaluation des programmes engagés par la Bad aux Comores et le niveau des financements mobilisés. Il s’agit, en gros, de « faire le bilan des réalisations du Document de Stratégie-Pays (DSP) 2021-2025 » mais aussi « relever les leçons apprises et les défis rencontrés lors de la mise en œuvre du DSP 2021-2025 » pour pouvoir « mener avec les autorités un dialogue sur les perspectives et priorités stratégiques à considérer par la Bad pour la période 2026-2030 », selon une note d’information remise à Al-watwan.
Les échanges ont permis aux deux parties de mesurer le niveau d’implication de la Bad aux Comores avec des projets physiques dans de nombreux secteurs stratégiques : infrastructures, Agriculture, Eau, Energie, ports, gouvernance, accompagnement à la résilience face aux changements climatiques, entre autres. Le montant des fonds mobilisés sont estimés à « 266 millions de dollars » entre la période 2021-2025 « contre un financement prévu d’environ 63 millions de dollars sur les 5 ans ».
La Bad avait promis « 150 millions de dollars » lors de la Conférence de Paris, en décembre 2019. «Aujourd’hui, on voit presque le double de ses promesses faites à Paris », souligne-t-on.
L’institution est ainsi partie prenante dans certains projets dont elle assure un cofinancement. C’est le cas, par exemple, de la construction en cours du port de Boingoma à Mwali ou le projet de mise en place d’un corridor maritime au port de Moroni. «Grâce aux ressources mobilisées, la Banque a financé au cours de la période la réhabilitation de 136 km de tronçons routiers sur les 3 îles de l’Union des Comores dont 76km sont déjà réhabilités et 60 km seront achevés dans les prochains mois », a-t-on indiqué.
Les deux parties souhaitent que les cinq prochaines années soient essentiellement consacrées «à l’amélioration des infrastructures de base dans les secteurs de transport et d’énergie tout en mettant un accent sur le renforcement de la gouvernance, l’emploi des jeunes, la digitalisation et la souveraineté alimentaire».
Avec le numéro deux de la Bad, «le chef de l’Etat a également salué les efforts de mobilisation exceptionnels de la Banque et l’appui de l’institution dans les secteurs des Transports, de l’Energie, de l’Agriculture», selon la même note qui précise qu’Azali Assoumani «a demandé que des efforts soient déployés pour accélérer la mise en œuvre des projets structurants du Plan Comores Emergent 2030 soutenus par la Banque Africaine de Développement, notamment le Projet d’Aménagement de Corridor maritime et de Facilitation du Commerce régional, et le projet Moroni Smart City».
L’exécution du Plan Comores Emergent
Le directeur adjoint de la Bad parle «d’un succès total». Il s’est réjoui de «l’excellence» de la coopération avec les Comores, se félicitant, lui aussi, que l’institution ait pu «mobiliser autant de ressources» au profit du pays. «Tout cela doit être mis dans le crédit des bonnes relations qui existent entre le président Azali et son frère Adesina », a souligné Dr Léandre Bassole. «Nous sommes passés de 63 millions de dollars à 266 millions de dollars en fonds propres mais aussi des co-financements, c’est-à-dire des ressources additionnelles estimées à 129 millions de dollars», a-t-il souligné, ajoutant que «la mise en œuvre (des projets, ndlr) a permis d’impacter certains secteurs stratégiques».
Les deux parties veulent diversifier encore davantage la coopération. Au cours des échanges, le président a beaucoup insisté sur «la formation et l’emploi des jeunes, l’entreprenariat, le développement de l’économie bleue dans les investissements futurs de la Banque en Union des Comores ». Azali Assoumani a également sollicité l’expertise de la Bad «en vue de faire le point de l’exécution du Plan Comores Emergent 2030 en vue d’aider à la mobilisation des ressources nécessaires pour la mise en œuvre des projets phares pendant les 5 dernières années du plan».
