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Coopération économique I Les Comores souhaitent mettre le Maroc au cœur de l’Emergence

Coopération économique I Les Comores souhaitent mettre le Maroc au cœur de l’Emergence

Économie | -   Nassila Ben Ali

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Dans un long entretien accordé au journal marocain «L’Opinion», le ministre de l’Economie a loué la coopération multiforme liant les deux pays, estimant que le royaume demeure «un partenaire privilégié» dans la mise en œuvre effective du Plan Comores Emergentes (Pce). Mze Aboudou Mohamed Chanfiou a expliqué les difficultés rencontrées ayant retardé le plan de mobilisation des fonds promis à Paris en décembre 2019. Mais le ministre reste optimiste et promet une reprise des activités programmées dans les prochains mois. Extraits de l’entretien.

 

Le ministre de l’Economie, Mze Abdou Mohamed Chanfiou, en mission au Maroc avec le chef de l’Etat Azali Assoumani, dans le cadre du plan de mobilisation des fonds du Plan Comores émergentes (Pce), a répondu aux questions du journal marocain «L’Opinion». Tout d’abord, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou a loué la coopération multiforme liant les deux pays, estimant que le royaume demeure «un partenaire privilégié» dans la mise en œuvre effective du Plan Comores Emergentes (Pce). Il a rappelé les liens historiques des deux pays. «Notre visite s’inscrit dans le cadre de la dynamique du partenariat entre nos deux Etats et qui ont des relations historiques depuis des décennies. C’est aussi le signe de la vitalité de la coopération qu’entretiennent l’Union des Comores et le Royaume Chérifien», a-t-il expliqué.Le ministre a indiqué qu’il est au Maroc pour rencontrer ses homologues ministres et les opérateurs économiques privés. Il évoquera ainsi le plan Comores émergentes (Pce) lancé par le président Azali Assoumani pour développer les Comores.

«Le Maroc, un partenaire stratégique»

Dans ce contexte, cette visite traduit, selon lui, «la continuité de la Conférence des partenaires au développement (Cpad) tenue à Paris en décembre 2019», laquelle a permis de mettre en perspective la vision de l’émergence des Comores. «Le Maroc a été le premier partenaire à manifester un grand intérêt à ce Plan, et a pris part à la Cpad», a-t- il rappelé. Plus d’une cinquantaine d’hommes d’affaires marocains étaient à Paris.Mze Abdou Mohamed Chanfiou a tenu à souligner que la confiance entre les deux Etats est intacte. Ainsi, la coopération Sud-Sud permettra, selon le ministre comorien de l’Economie, de tirer davantage des leviers pour le programme du Pce à travers l’expérience et l’expertises marocaines. «Je le dis souvent que tout ce que nous engageons dans cette coopération est couronné de succès», a-t-il précisé citant l’exemple de réussite concernant cette coopération, notamment dans le cadre de l’éducation, avec la formation de la majorité des hauts cadres comoriens au Maroc. «Le président de la République et son épouse en sont la parfaite illustration», a-t-il illustré.Le ministre a montré, en outre, que les Comores pourront bien tirer profit de cette coopération en permettant au pays de tirer des secteurs porteurs de croissance vers le haut grâce à des partenariats ciblés entre les secteurs privés comorien et marocain. C’est pour cela, dit-il, que les Comores veulent redynamiser la coopération économique entre les deux pays.


Et cela concernera tous les secteurs, à savoir le numérique, les Btp, l’aménagement du territoire, le transport (aérien et maritime), l’industrie, le tourisme, l’agriculture, l’élevage, le tourisme, les finances, entre autres. «Tout est programmé de sorte que le volet économique entre nos deux pays reflète l’excellence de la coopération politique, en mobilisant le secteur public et le secteur privé marocains», a-t-il rassuré.Dans cet entretien avec nos confrères de «L’Opinion», le ministre comorien a tout souligné la dépendance des Comores vis-à-vis de l’extérieur à cause de la faible productivité. Il a montré que 60 % des produits de première nécessité sont importés.

Les offres proposées

Pour Mze Abdou Mohamed Chanfiou, il est temps d’inverser cette tendance en commençant par engager des politiques de soutien à une économie de production. Et, pour lui, le Maroc peut jouer un rôle capital, en raison de son expertise.Il estime que les Comores peuvent résolument tirer profit de l’expérience marocaine dans le secteur de l’agriculture et surtout le marché avicole par exemple qui apporte plus de 50 millions de dollars à l’économie marocaine.Le ministre parle aussi du numérique, de l’économie bleue, du secteur financier et de l’aménagement du territoire et espèrent que le Maroc y apporte son expertise aux Comores pour redonner un nouveau souffle à l’économie de l’archipel. «Nous venons ici pour trouver des partenaires qui pourront développer ce secteur. Il en est de même pour le tourisme comme pour plusieurs autres domaines dans lesquels le Maroc dispose de réelles expertises», a-t-il expliqué.

 

Rappelant le financement de l’économie comorienne par les partenaires au développement et la diaspora, le ministre souhaite que l’économie comorienne apporte un souffle nouveau dans les secteurs productifs, d’une part, et soutenir, d’autre part, les activités dans les secteurs des services, notamment le tourisme et la micro-finance. «C’est pour cela que nous avons besoin des partenaires bancaires marocains qui puissent soutenir notre développement et redynamiser le financement intérieur de l’économie nationale. Ce sont des pistes sur lesquelles nous pourrions nous appuyer pour donner plus de leviers au développement afin de créer une économie comorienne plus productive et dynamique», a-t-il expliqué montrant qu’entre le Maroc et les Comores, il n’y a pas de frontières.


Le ministre citera alors plusieurs programmes en gestation, notamment le programme «Unir» les îles par la mer, portant sur les infrastructures et le transport maritime et le programme «les Iles de la lune à portée de vol» qui concerne les infrastructures et le transport aérien. «Je peux aussi citer le projet phare de la construction du grand centre hospitalier universitaire, le Chu El-Maarouf, et le Campus universitaire, dont le numérique peut trouver sa place, sans oublier le plan routier 2022-2024. Ce sont des projets auxquels nous pourrons trouver des partenaires au Maroc», devait-il mentionner.

Croissance pour 2022 ?

Répondant à une question sur les prévisions de croissance pour 2022, le ministre de l’Economie a avant tout rappelé que les Comores font partie des pays qui ont eu une croissance faible par rapport à d’autres pays similaires avec une moyenne tournant autour de 2,3 % pendant 20 ans.Pour les années précédentes, malgré la crise sanitaire, l’économie comorienne a été plus résiliente par rapport à d’autres pays, à en croire Mzé Abdou Mohamed Chanfiou, avec une croissance de 0,2 % en 2020. «Pour 2021, nous aurons une croissance positive qui serait autour de 2 %. Pour l’année en cours, nous projetons une croissance de 3,5 %, en considérant que la bonne maîtrise qu’ont faites les Comores sur la gestion de la crise sanitaire soit maintenue», a-t-il fait savoir. Le ministre de l’Economie reste confiant et montre que les Comores entrent dans une nouvelle phase d’impulsion des secteurs économiques grâce à une reprise de l’activité économique au niveau mondiale malgré la crise engendrée par la guerre en Ukraine.


Pour autant, Mze Aboudou Mohamed Chanfiou estime que le Maroc a un rôle moteur dans la redynamisation du Plan Comores Emergentes (Pce). «C’est pour cela que nous souhaitons mobiliser tous nos partenaires, dont le Maroc, en vue de relancer le Pce dans l’ensemble des secteurs. Nous sommes convaincus que nos partenaires du secteur privé marocain ainsi que le secteur public vont nous accompagner dans cette nouvelle dynamique de relance du programme du Pce», expliquera-t-il.

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