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Covid-19 I Les banques accompagneront les opérateurs économiques «au cas par cas»

Covid-19 I Les banques accompagneront les opérateurs économiques «au cas par cas»

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La Banque centrale des Comores (Bcc) et l’Association des professionnels des banques et établissements financiers (Apbef) ont annoncé vendredi dernier, les mécanismes mis en place et dévoilé les critères d’éligibilité des mesures d’allégements bancaires promises par le chef de l’Etat. Il s’agit, selon le gouverneur de la Bcc «d’une période de grâce», accordée aux clients en difficultés et au cours de laquelle «le coût du crédit devra rester le même, selon les termes convenus entre la Banque et son débiteur au moment de la conclusion du contrat de prêt», d’après un communiqué de presse remis aux journalistes.

 

Les banques et les établissements financiers vont accompagner les opérateurs économiques dont les activités ont été sérieusement impactées par le Covid-19. C’est la principale annonce faite vendredi 17 avril, par le gouverneur de la Bcc, Younoussa Imani, et le président de l’Apbef, Guy Rwaburindi au cours d’un point de presse organisé à la salle de presse de l’institution en présence du secrétaire général du ministère des Finances, Ali Ahamada Abderemane.

Les entreprises impactées

Le gouverneur a rappelé les motivations principales qui ont poussé le chef de l’Etat à prendre ces mesures. Il s’agit, selon lui, d’une volonté visant à parer à une autre crise qui pourrait compromettre toute reprise future des activités productives dans le pays. «Ces mesures d’allégement sont exclusivement réservées aux entreprises impactées», a-t-il précisé, ajoutant que cela se fera «au cas par cas» et en fonction du degré d’impact de chaque entreprise.
Les conférenciers ont annoncé que «les personnes et entreprises affectées par la pandémie covid-19 se verront accorder un report d’échéances sur leurs prêts pour la période allant d’avril 2020 à août 2020 sans frais, ni pénalités de retard» et que «ces mesures d’accompagnement vont être traitées au cas par cas, et aux clients qui en feront la demande».

Il s’agit, selon le gouverneur de la Bcc «d’une période de grâce», accordée aux clients en difficultés et au cours de laquelle «le coût du crédit devra rester le même, selon les termes convenus entre la Banque et son débiteur au moment de la conclusion du contrat de prêt», d’après un communiqué de presse remis aux journalistes.
Il est difficile de disposer, à ce jour, d’études approfondies sur les secteurs d’activités impactées par le Coronavirus et le coût réel des besoins des opérateurs économiques. Chaque établissement financier se contente de mener ses propres simulations financières et mesurer en interne les conséquences immédiates du report des échéances de paiement des clients. Les demandes d’accompagnement se feront à la demande des concernés.
Mais les conférenciers tentent de rassurer. «Toutes les entreprises qui ont subi une baisse de leurs activités et de leurs revenus seront accompagnés», a indiqué le gouverneur, annonçant, dans la foulée, la mise en place «d’un comité de conciliation» qui pourrait jouer les recours en cas de refus d’une demande de soutien opposé par une institution financière de la place.

Un comité de conciliation

Le gouverneur et le président de l’association des banques et établissements financiers ont reconnu que la mesure en question allait ralentir les mouvements des opérations entre institutions financières. Tout comme elles limiteront les capacités potentielles des banques à se faire de l’argent à cause de la baisse des mouvements des dépôts de leurs clients.«La Banque centrale des Comores et l’Apbef restent totalement mobilisées pour le suivi de la mise en œuvre de ces mesures ainsi que des impacts de la pandémie COVID-19, et se tiennent prêtes à prendre toute mesure additionnelle en cas de besoin», ont indiqué les conférenciers.
Le numéro un de la Bcc a tenu à préciser que les mesures d’allègement ne concerneront pas les agents, clients ou opérateurs économiques dont les revenus ne sont pas impactés par la crise sanitaire actuelle. ‘«Ceux dont les revenus n’ont pas connu une baisse ne sont pas concernés par ces mesures», a-t-il admis, refusant de donner des chiffres sur l’incidence directe des mesures d’allègements bancaires. «Pour l’instant, aucune réponse sur l’incidence que cela représentera au niveau des banques», a réagi le président de l’Apbef.

«Nous invitons les opérateurs à se présenter auprès de leurs banques pour exposer leurs problèmes», a ajouté Younoussa Imani qui y voit «un geste courageux» des établissements financiers, en allusion aux difficultés rencontrées par les banques pour recouvrer les créances. On assiste, ces douze derniers mois à une baisse de l’encours de crédits à l’économie qui a connu une baisse «de 4,1%, passant de 78,1 milliards à fin décembre 2018 à 74,9 milliards à fin mars 2019», d’après la Bcc.
«Le taux de créances douteuses est estimé à 24,0% en mars 2019 contre 23,6% à fin décembre 2018», selon toujours la Banque centrale.

Le président de l’Apbef, par ailleurs directeur d’Exim Bank, a profité pour faire savoir que les procédures de recouvrement des créances ne connaitront pas le moindre répit. «Les banques continueront à faire des recouvrements», a précisé Guy Rwaburindi, ajoutant qu’il n’y aura aucune indulgence particulière pour «les mauvais payeurs». Les mesures d’allégement en faveur des opérateurs économiques ont été annoncées par le chef de l’Etat, Azali Assoumani, à l’occasion de sa deuxième adresse spéciale à la nation, consacrée aux mesures de prévention contre le Covid-19. Le ministre des Finances, du budget et du secteur bancaire, Saïd Ali Saïd Chayhane a entériné lesdites mesures dans un arrêté pris au lendemain du discours du président.

A.S.Kemba

 

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