L’Ong Komori ya leo na meso, Dahari, vient de rendre public son rapport d’activités de l’année 2020. Les dernières feuilles du document d’une trentaine de pages sont consacrées aux données les plus essentielles, le bilan financier de la structure.
En camemberts avec chiffres à l’appui, y sont contrebalancées les recettes et les dépenses de l’année écoulée. Partie avec un fonds propre représentant les 10% du budget total, l’organisation a réussi à collecter la somme de 339.579.652 francs comoriens.
Selon le rapport financier, ces fonds sont mobilisés auprès des partenaires de l’Ong, en l’occurrence l’Union européenne à hauteur de 46%, Bangor University à 15%, l’Initiative développement (ID) à 8%, Wwf (6%) et Blue Ventures à hauteur de 5%, mais aussi Cepf, Prefer et Darwin avec 3% chacun, et les ambassades du Royaume Uni à Madagascar et de la France aux Comores qui lui ont apporté chacune 2% de ce budget total.
La moitié du budget consacrée aux projets
Grâce à cette manne financière, Dahari a pu consommer 51% de ces recettes pour financer ses projets, mais aussi pour pouvoir fonctionner (17%), entretenir son personnel administratif (15%), assurer sa communication (3%) et s’occuper de la vie associative (3%). Soit un montant total de 315.892.463 francs de dépenses, des chiffres encore provisoires en attendant qu’ils soient audités, selon le rapport financier présenté.
L’année dernière, l’Ong codirigée par Hugh Doulton et Misbahou Mohamed s’est mobilisée, entre autres, pour la gestion des ressources maritimes. Elle a, à cet effet, conduit un total de 6.700 sorties de pêche échantillonnées, formé 62 pêcheurs hommes et femmes en gestion d’association, en leadership et en techniques de pêche durable.
Une vingtaine de femmes sont aussi formées aux techniques de séchage et un suivi sur le récif a été effectué sur 54.000 m2. Et pour avoir des meilleures prises, deux fermetures de la pêche aux poulpes ont été organisées au cours de l’année. Il a été constaté que les poulpes pêchés à la réouverture ont, en moyenne, une masse deux fois plus importante que ceux pêchés avant la fermeture.
Kenneth a bouleversé l’écosystème
En outre, Dahari a entamé en 2020 une collaboration avec Abalobi, une Ong Sud-africaine qui développe des applications pour améliorer les conditions des pêcheurs. L’objectif a été de faciliter, en partenariat avec Blue Ventures, le suivi de pêche à pied en simplifiant l’accès aux données pour les communautés Quant à la conservation de la biodiversité, il est rapporté que 48% des Roussettes de Livingstone de Ndzuani sont protégées dans des dortoirs et qu’actuellement sept sites dortoirs sont en cogestion.
Selon les relevés des recensements effectués dans l’année, il s’est révélé que les chauves-souris de Livingstone ont été au nombre de 567 en saison humide contre 686 en saison sèche.
A en croire les techniciens en écologie de Dahari, ils suivent en tout 16 dortoirs sur l’île et admettent que le passage du cyclone Kenneth, l’année précédente, a eu un réel impact sur les chiffres des chauves-souris suivies dans l’île Au chapitre de la gestion des ressources naturelles, les chiffres sont aussi éloquents pour l’année avec 53.000 arbres plantés, 56.000 boutures distribuées et l’enrôlement de 929 planteurs, dont 35% de femmes.
Un engagement contre la Covid-19
Dahari soutient 8 pépinières communautaires et 249 personnes ont été formées à travers une douzaine de formations en embocagement. Elle suit également 4 sources d’eau.La nouveauté dans ce domaine serait le suivi numérique du reboisement. Ce suivi est réalisé numériquement grâce au développement de formulaires de collectes des données avec le logiciel KoboToolbox. C’est ainsi qu’un technicien a tenu à souligner que désormais «la tablette remplace des dizaines de papiers que nous devions transporter en permanence».
En agroforesterie, il y a eu une formation et Dahari a élaboré, dans le cadre du projet Darwin et en collaboration avec le Centre mondial pour l’agroforesterie (Icraf), un guide technique pour la sélection et la gestion des arbres aux Comores. Le développement rural s’est aussi justifié par le chiffre élevé de 2.762 producteurs accompagnés dans leur activité, et par les 77 variétés vivrières appréciées de bananier, manioc, patate douce, taro et igname présentent à Ndzuani.
Il est à souligner également que1.594 producteurs sont capables de multiplier leur semences vivrières, ce qui a fait que près de 10.500 semences de bananiers et 35.000 boutures de manioc et de patate douce ont été distribuées au cours de l’année écoulée dans les zones d’intervention de l’Ong à Ndzuani et à Ngazidja. Il faut rappeler que le véritable lancement des activités de Dahari à Ngazidja a eu lieu en 2020. A l’heure de la Covid-19, Dahari s’est aussi mobilisée contre la pandémie par des initiatives de sensibilisation engagées immédiatement avec le gouvernement.
En effet, le quotidien de l’association a été largement impacté mais les équipes de Dahari se sont vite réveillées pour accompagner les populations locales dans la lutte contre la maladie. Ainsi, d’avril à décembres 2020, il a fallu une réorganisation des activités, dont le télétravail pour les 22 membres de l’équipe Dahari.