Dans le cadre du programme d’Appui au financement du secteur productif (Afsp), l’Agence française de développement (Afd), l’Union régionale des Sanduk d’Anjouan (Ursa) et la Banque centrale des Comores (Bcc) ont signé hier après-midi deux conventions de financement portant sur un montant de 4 millions d’euros soit près de 2 milliards de francs comoriens.
En dépit d’une forte “croissance du secteur financier ces dernières années”, l’Afd estime que d’importants efforts sont à fournir pour améliorer l’offre des institutions financières qui resterait très insuffisant.
“L’offre de crédits d’investissement et de fonds de roulement à destination des très petites et des petites et moyennes entreprises du secteur productif demeure rare. D’une durée de 4 ans, le programme d’appui au financement du secteur productif d’un montant de 4 millions d’euros comporte un volet de subvention pour 1,5 millions d’euros et des lignes de crédits aux institutions financières pour un montant de 2,5 millions d’euros a déclaré le directeur de l’Afd, Daniel Lubeth lors de son discours.
A l’en croire, deux grands objectifs sont poursuivis à savoir l’accompagnement de l’Union des Meck et de l’Ursa en développant de nouveaux types de crédits, et en formalisant les partenariats avec des structures d’accompagnement dans le but de booster les projets des Tpe et des Pme et en consolidant le cadre réglementaire du système financier tout en renforçant le rôle de superviseur de la Bcc.
Le programme Afsp entend subventionner l’Ursa à hauteur de 500 000 euros en plus d’une ligne de crédit d’un million. L’Union des Meck quant à elle bénéficiera d’une subvention de 600 000 euros et d’une ligne de crédit de 1,5 millions d’euros. Une subvention de 400 000 euros ira directement à la banque centrale des Comores pour la capitalisation des bonnes pratiques de financement du secteur productif.
Lutter contre la pauvreté
Réagissant suite à cette subvention, le gouverneur de la Bcc, Younoussa Imani a mis l’accent sur les failles du secteur bancaire.
Des mesures importantes doivent être prises afin de supprimer les contraintes qui limitent le financement du secteur privé tels que l’absence de ressources pour le financement de long terme, la concentration des banques dans le milieu urbain, l’absence d’un marché interbancaire et des taux d’intérêts élevés entre autres. Cette convention va permettre de répondre aux contraintes auxquelles fait face le secteur productif a-t-il dit.
Le gouverneur de la Bcc espère que cette convention permettra d’identifier “les moyens de mieux mobiliser l’épargne des ménages et l’orienter vers des investissements productifs” que sont entre autres, l’agriculture, la pêche, l’artisanat, la transformation manufacturière et le tourisme.
Selon les estimations de l’Afd, 2000 projets dont la moitié portée par des femmes seront pris en charge par ce programme de financement. Les activités devraient débuter fin 2017. Selon l’ambassadeur français en Union des Comores, pour atteindre l’émergence en 2030, le “développement des activités productives, porteuses de valeur ajoutée et d’emplois” demeure le meilleur chemin.
Pour Robby Judes “l’économie hors administration assure l’emploi de seulement 20% de la population, un taux largement inférieur à la moyenne africaine (60%)”. Il a tenu à signaler que le chômage élevé chez les jeunes et les femmes en particulier “constitue une source potentielle d’instabilité”.
Le diplomate français estime que le programme Afsp témoigne de l’engagement de son pays pour “accompagner l’Union des Comores sur le chemin de l’émergence, pour l’amélioration générale des conditions de vie de la population comorienne”.
La secrétaire générale de l’Ursa, Zaitouny Daoud a tenu à remercier l’Agence française de développement qui a financé ou subventionné selon elle, toutes les étapes de l’Ursa depuis 1993 jusqu’à ce qu’elle soit agrée par la Banque centrale des Comores en tant qu’institution financière.