Les rencontres d’affaires comoro-mauriciennes prendront fin demain samedi 14 juillet à Moroni au terme de trois jours d’échanges, de rencontres et de débats organisés à l’hôtel Le Retaj par l’Union des chambres de commerce des Comores (Uccia) et l’agence mauricienne pour le développement économique. Il s’agit de la deuxième édition de ces rencontres d’affaires après celles organisées en juillet 2017.

Pour la deuxième année consécutive, opérateurs privés comoriens, bricoleurs et commerçants ont échangé avec leurs homologues mauriciens sur les formes de partenariats à mettre en place pour faciliter les échanges entre les Comores et l’Ile Maurice voisine, première puissance économique de l’Océan indien.

La cérémonie d’ouverture a été lancée officiellement par le président de l’Uccia, Ahmed Ali Bazi, entouré de hauts cadres, entrepreneurs et opérateurs économiques comoriens. «C’est la suite de nos contacts de l’année dernière», a expliqué, le chef de la délégation mauricienne, Prithipaul Khodabux. «Nous sommes là pour avoir une plus grande visibilité et obtenir d’autres nouveaux contacts», dit l’homme d’affaires mauricien avant d’ajouter que «tout se passe bien, tout se passe comme prévu».

Les opérateurs économiques mauriciens arrivés à Moroni ont longuement fait part de leur intérêt à entretenir «des relations durables» avec leurs collègues comoriens. Même si, à l’aube de ces rencontres, l’accent est beaucoup plus tourné vers l’assistance en vue de l’écoulement des produits mauriciens aux Comores. L’heure n’est pas à la réalisation de gros investissements mais à des contrats d’affaires sur place.

Déclassement

Les opérateurs présents opèrent dans presque tous les secteurs d’activités qui peuvent intéresser des businessmans locaux : l’industrie textile, l’agro-alimentaire, les produits cosmétiques, entre autres. «Je suis ici pour avoir quelqu’un capable d’assurer la distribution de mes produits détergents», a ainsi indiqué Shalini Anmol, directrice de la Top Détergent Ltd, basé à Saint-Pierre et spécialisée dans la production des détergents.

 
Sa collègue, Shoba Sujun, opère depuis vingt années dans le textile. Elle fait part d’un problème de communication pour se connecter avec ses collègues comoriens du secteur. «J’étais ici l’année dernière, j’ai bien apprécié les rencontres mais il est difficile de toucher des clients potentiels», souligne-t-elle. A la question de savoir s’il y a des problèmes particuliers à résoudre pour faciliter les échanges entre les deux pays, la femme d’affaire soulève la problématique du transport : «il y a le problème du fret mais je crois que cela va se résoudre au fil des années».

Pour sa part, le secrétaire général de l’Uccia, Fakridine Abdoulhalik, a rappelé l’historique de ces rencontres convenues au lendemain de la visite du chef de l’Etat, Azali Assoumani, à l’île Maurice et sa volonté de «redynamiser la coopération entre les deux pays». Une commission mixte franco-mauricienne est à pied d’œuvre pour créer les conditions d’une coopération à la hauteur des ambitions des hautes autorités des deux pays.

L’Union des Comores et l’Ile Maurice ont décidé de créer les facilités nécessaires à un rapprochement privilégié dans divers domaines dans le but de lever «les obstacles» à toutes les initiatives d’échanges entre opérateurs et hommes d’affaires des deux pays. Il était question de la signature d’une convention fiscale pour alléger les taxes, de l’arrivée d’Air Mauritus dans le ciel comorien et de la mise en place des lignes de crédits pour faciliter les exportations des produits dans les autres îles de l’Océan indien.  
Les opérateurs économiques mauriciens viennent en terrain assaini. Bien que la consolidation des efforts entrepris pour améliorer le climat des affaires doit être encore et toujours être poursuivie. Les Comores ont perdu 3 points dans le classement Doing Business 2017, 158ème place, devant Madagascar 162ème. Mais le pays pourrait compter sur d’importantes réformes engagées ces dernières années visant à garantir la transparence et la sécurité juridique dans l’exercice des activités commerciales. L’une des réformes phares est la mise en place des tribunaux de commerce aux Comores.

A.S.Kemba