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Le directeur national des infrastructures : «Il n’y a pas eu détournement d’objectif du fonds d’entretien routier»

Le directeur national des infrastructures : «Il n’y a pas eu détournement d’objectif du fonds d’entretien routier»

Économie | -   Kamardine Soulé

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«Il n y a pas eu de détournement d’objectif. Tous les arriérés de versement du fonds d’entretien routiers de «deuxième génération» pourvu d’une dotation de 780 millions par an ont été apurés par le gouvernement. Ce fonds est affecté à l’entretien courant des routes, dont sept lots de travaux d’entretien courant, de travaux d’assainissement et de confortement d’ouvrages et de cantonage».

 

W’E. : La loi  portant programme de développement durable du secteur des transports en 2012-2017 a été votée en fin 2011. Quel bilan peut-on faire de ces cinq ans de programmation ?
Un bilan satisfaisant. Les objectifs et les résultats escomptés ont été en grande partie réalisés notamment le bouclage de la Rn32 entre Miringoni et Wala, a été réalisé pour un montant de 5 millions d’euros, un schéma directeur portuaire a été réalisé. De même un appui institutionnel à la maitrise d’ouvrage et d’œuvre au ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, a été instauré, les travaux d’entretien courant ont été relancés après quinze ans d’arrêt. Certes les travaux d’entretien périodique n’ont pas pu démarrer comme prévu mais une relance de ce programme est en cours et les travaux démarreront mi-juin prochain.
 
W’E. : Quelles sont les nouvelles pistes de financement pour le secteur des routes après le programme d’appui au développement durable dans le secteur des transports (Paddst), appuyé par l’Ue à hauteur de 13,5 milliards de francs pour quatre ans à travers le dixième Fed pour la réhabilitation des routes et le développement du secteur routier ?
Un projet de transport est identifié et concerne la réhabilitation de la Rn2, entre Moroni et Fumbuni à Ngazidja et la Rn23 entre Sima et Moya) à Ndzuani. Il s’agit d’un cofinancement Ue-Bad à hauteur de 33 millions d’euros, précisément 15 millions mobilisés par  l’Ue et 18 millions par la Bad. Un autre programme d’investissement routier est prévu par le Fond saoudien à hauteur de 11 milliards de francs est également lancé et concerne les axes routiers Rn1, entre l’aéroport de Hahaya et le site de Galawa à Mitsamihuli, 23 km. Ainsi que 9 kilomètres de voie entre Dindri et Lingoni à Ndzuani. Il s’agit là d’une nouvelle route transversale.

W’E. : Pourquoi  le contrat pour l’entretien périodique des routes, qui avait été attribué à l’entreprise Italienne Asso construzioni, a été annulé et où en est-on par rapport à ce marché financé par l’Ue ?
Il l’a été pour faute de présentation la caution de bonne fin. Cette société devait présenter l’équivalent de 10 pour cent du montant du marché, comme garantie, ce qu’elle n’a pas fait. En fait, la banque présentée par Asso comme garant n’étant pas reconnue par l’Ue le contrat a été rendu caduc.
Un appel d’offre restreint va être relancé et le marché sera contractualisé avant le 17 mai prochain.  Le document d’appel d’offres a été révisé en février 2017. Il faut savoir que le budget des travaux de la campagne d’entretien périodique des routes s’élève à environ 3 milliards de francs.

W’E. : Une des causes du retard dans la réalisation des projets serait la faible capacité du secteur privé national à absorber les marchés. Les offres sont souvent supérieures aux capacités locales et inférieures pour les sociétés internationales. La solution serait donc dans le régional, selon l’Union européenne…
… Effectivement le secteur privé n’arrive pas à absorber les marchés financés par le bailleur de fonds extérieur. Faute de moyens organisationnelles tels que matériels vétustes, rupture des stocks des matériaux, personnels d’encadrement, etc.
 
W’E. : Le tronçon Hahaya-Mitsamihuli devait initialement être financé par le Qatar, finalement c’est le Fonds saoudien pour le développement qui assure ce financement. Pourquoi ce changement ?
Je l’ignore. Mais, vous le savez, beaucoup de projets routiers qui devaient être financés par le Qatar dans le cadre de la conférence de Doha, notamment la Rn1 Moroni-Aéroport Hahaya, entre Wani et Bambao ou encore entre Ndremeani et Nyimashiwa à Mwali n’ont pas été réalisés.

W’E. : Quelles sont les spécificités de l’axe Hahaya-Mitsamihuli jusqu’au site Galawa ?
Il s’agit d’une réhabilitation en enrobé. Cette route est construite en 1963 avec une chaussée de 3m50 de large  en bicouche. C’est le premier tronçon de route construit aux Comores. Il nécessite un redimensionnement et une mise en gabarit de 7m de large contenu du trafic actuel.   

W’E. : Le fonds d’entretien routiers dit de «deuxième génération» créé en octobre 2012 est pourvu d’une dotation de 15 millions de francs versés chaque semaine dans un compte ouvert à la Banque centrale, soit 780 millions par an. Ce fonds a pour mission d’assurer le financement de l’entretien du réseau routier national. Les transporteurs ont récemment déploré le fait que cet argent soit affecté à autre chose, donc, détourné des objectifs. Qu’en est-il vraiment de ces versements et de l’utilisation de ce fonds ?
Il n y’a pas eu de détournement d’objectif du Fonds d’entretien routier. Actuellement, tous les arriérés de versement de cette dotation ont été épurés par le gouvernement. L’utilisation de ce fonds est affectée à l’entretien courant des routes, dont sept lots de travaux d’entretien courant, de travaux d’assainissement et de confortement d’ouvrages et de cantonage.
 
W’E. : Les travaux d’aménagement et d’extension de l’Aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim devaient être entièrement financés par l’Iraq qui avait acté cette décision lors d’un conseil de ministres fin janvier 2012 et Aéroport de Paris avait été sélectionné pour mener ces travaux. Pourquoi cela n’a pas marché ?
Effectivement le gouvernement a obtenu un don iraquien d’environ 13,5 millions de dollars pour la réhabilitation de la piste d’atterrissage et l’aménagement de parkings, etc. de cet aéroport. Le dossier d’appel d’offre des travaux élaboré par Adpi France est déjà disponible. Il appartient aux autorités iraquiennes de valider le document d’appel d’offres et d’autoriser le lancement de l’appel d’offre. Contenu de la situation qui prévaut actuellement en Iraq, le dossier d’appel d’offre des travaux n’est pas encore validé.

W’E. : La mise en oeuvre de la loi sur l’urbanisme semble au point…
…. Les décrets d’applications ont été faits, en effet. Il faut savoir que conformément à la loi, l’urbanisme, surtout ce qu’on appelle l’urbanisme réglementaire est une prérogative des mairies. Par exemple, la délivrance des permis de construire, etc. Or, les mairies ne se sont pas encore imprégnées de ce dossier. Il y a des tractations qui sont en cours à ce sujet afin de vulgariser ces dispositions pour que toutes les mairies puissent les mettre en application.




 

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