Le député français d’origine comorienne, Saïd Ahamada, en mission aux Comores, a rencontré, mardi 18 janvier les opérateurs économiques et les responsables de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia) pour échanger sur plusieurs sujets d’ordre économique. Des responsables et représentants des organisations patronales étaient présents, notamment la Nouvelle Opaco, le Modec, le Synaco, mais aussi d’autres opérateurs qui représentaient leurs entreprises.
Problèmes économiques
A la sortie de la rencontre, la présidente de la nouvelle Opaco s’est adressée à la presse. Sitti Djaouhariat Chihabidine a fait savoir que les échanges portaient principalement sur trois points principaux. Il s’agissait tout d’abord, selon elle, de la chambre de commerce franco-comorienne. Un projet qui était lancé il y a presque 15 ans. «On a également abordé le problème lié la société Maersk, laquelle société transporte les conteneurs vers notre pays, mais qui vient d’annoncer l’arrêt de ses opérations dans notre pays. Nous avons échangé sur comment trouver une solution ensemble pour amener cette société à revoir sa décision.
Certains d’entre nous ont sollicité l’appui du député dans ce dossier pendant que nous autres pensons qu’il s’agit d’un dossier comoro-comorienne qui mérite d’être discuté par les opérateurs et le gouvernement comorien. C’est à nous d’étudier le dossier de fond en comble, savoir les tenants et les aboutissants de l’affaire, ainsi que les causes pour arriver à dégager les solutions les plus appropriées», a-t-elle indiqué.
Le troisième point concernait les projets financés par la France dans le pays. Pour rappel, le président français, Emmanuel Macron, et le président comorien, Azali Assoumani, avaient signé en juillet 2019 un accord de financement de 150 millions d’euros, dans le cadre du développement des Comores. Plusieurs projets concernant plusieurs domaines sont concernés.
Sauf que depuis la signature jusqu’à lors, la partie comorienne n’a pu absorber que 4 millions d’euros. «Cela est jugé insuffisant, même s’il y a des projets en cours», a-t-elle souligné montrant que cela reste inquiétant car cela prouve que dans le pays l’on manque d’initiatives, de savoir-faire, d’ambitions. «On risque de voir cet argent retourner à sa destination», a expliqué Sitti Djaouhariat, soulignant l’idée de certains opérateurs qui proposent même l’idée d’importer de l’expertise étrangère pour booster les projets comoriens. Il serait mieux selon la présidente de la Nouvelle Opaco de tisser des relations, de mettre en place des entrepreneuriales pour avancer les choses dans un esprit gagnant-gagnant.
Pour sa part, le député de «La République En Marche» a indiqué qu’il était venu échanger avec les opérateurs économiques pour prendre le pouls du secteur économique. «J’ai rencontré plusieurs autorités, des ministres, des parlementaires, des membres de la société civile. Aujourd’hui, c’est le tour du secteur privé qui fait vivre le pays pour savoir un peu quels sont ses besoins, ses problématiques. Cette réunion c’est une occasion pour échanger avec les opérateurs économiques et voir comment je pourrais éventuellement les aider», a répondu l’élu français.
Mise en place de la chambre de commerce franco-comorienne
Saïd Ahamada a surtout fait savoir que l’objet de cette rencontre et de voir ensemble comment mettre en place la chambre de commerce franco-comorienne. «La convention qui va être signée avec la chambre de commerce franco-comorienne que je représente, car je suis le président d’honneur de cette chambre que j’ai créée il y a plus de 15 ans, pour justement aider les Comores, va permettre de relancer ce projet. J’ai saisi l’occasion pour lesr informer qu’ils auront bientôt une antenne en France avec cette chambre qui leur permettra de vendre à l’extérieur», a-t-il mentionné rassurant qu’actuellement les potentialités sont réunies pour réussir un tel projet, notamment son carnet d’adresse, le nombre de jeunes franco-comoriens en mesure de travailler dans le domaine.
A son tour, le président de l’Uccia, Chamsoudine Ahmed, a tout d’abord tenu à remercier le député Saïd Ahamada pour avoir eu l’idée d’échanger avec les opérateurs économiques. «C’est une grande opportunité d’échanger avec un élu français sachant l’importance de la France dans l’économie comorienne. J’espère que cela va nous apporter de bons résultats», a-t-il souhaité évoquant le poids des élus dans le budget français, notamment dans sa conception. «Nous avons abordé le sujet concernant cette enveloppe de 150 millions d’euros, car il y a dans ce financement, le volet économique. Nous nous sommes ainsi penché sur comment faire pour utiliser cet argent, pour que cela ne retourne pas à son origine», a expliqué Chamsoudine Ahmed, ajoutant que la problématique de la pénurie des produits de première nécessité était également abordée.