Préserver toutes les étendues d’eau notamment, les océans, les rivières, les lacs, les cours d’eau et les nappes souterraines en développant des activités économiques comme la pêche, de l’aquaculture est devenue une préoccupation pour chaque pays riverain. La raison? Ces secteurs, grâce à leurs multiples activités drainent des revenus considérables. Et c’est ce qu’on appelle «Economie bleue». Un concept nouveau qui suscite engouement au niveau mondial.
Au niveau de la région, le comité intergouvernemental des experts du bureau sous-régional de l’Afrique de l’est de la commission économique des Nations unies pour l’Afrique invitent les pays à «entrer dans cette nouvelle ère». Nombreux parmi eux sont déjà à pied d’œuvre. A Moroni, l’atelier de validation d’une politique nationale sur l’économie bleue, s’est achevé ce jeudi, 14 juin.
Dans un premier temps, les consultants nationaux ont présenté un tableau de la place de l’économie bleue, dans le pays, le cadre politique et institutionnel, les politiques sectorielles, la stratégie à adopter pour amorcer une coopération régionale afin de favoriser la promotion du secteur en Union des Comores. Au niveau du volet institutionnel, les lois existent dans presque tous les secteurs qui ont un lien avec l’économie bleue. En revanche comme l’a révélé, Allaoui Saïd Abasse, elles souffrent d’une harmonisation en raison de l’absence de textes d’application. Par ailleurs, la ratification de certains traités et accords internationaux s’avèrent nécessaires.
Mettre en place une institution
Une chose est sûre : aujourd’hui, le secteur n’est pas méconnu. Des institutions intergouvernementales, à l’instar du bureau géologique, des Ong locales ont déjà eu à travailler là-dessus. L’assistance s’est convenue d’appeler à la mise en place d’une institution qui s’occuperait de tous les programmes relatifs à l’économie bleue. Cette démérche aurait déjà fait ses preuves dans de nombreux pays de la région, à l’exemple de Maurice, selon Adbdoul-had Mouhoussoune.
Impliquer la Coi, l’Iora
L’idée retenue est la création d’une institution qui ne va pas s’accaparer de tous les pouvoirs. Ses missions ne sont pas encore entièrement définies même si on sait que son rôle principal sera de veiller au suivi, à l’évaluation et la mise en œuvre de la politique retenue. Les échanges ont fait apparaitre la nécessité de mener une sensibilisation intense auprès de la population « si on veut pour que le pays puisse emprunter ce chemin «. Il faut également intégrer des modules dans l’enseignement à l’université ainsi qu’à l’école de pêche de Ndzuani.
La certification de cet établissement auprès des organismes internationaux jouerait un rôle déterminant pour le pays. Une telle étape, comme l’ont souligné l’ensemble des experts, aiderait à palier au manque de ressources humaines, un des défis majeurs à relever. Les potentielles sur lesquelles les Comores pourraient s’en servir pour relancer l’économie bleue reposent sur leur adhésion dans les instances régionales à savoir la Comesa, la Coi, l’Iora, la coopération est-africaine, et la Sadc en tant que membre observateur. Les démarches à entreprendre ne relèvent pas de l’utopie.
Pour ce qui est de la Coi, il a été recommandé d’intégrer l’économie bleue en tant qu’axe prioritaire de l’institution «en menant un lobbying». Le directeur de cabinet du ministère des Affaires étrangères, Abdallah Mirghane, a, lors de son mot de clôture, reconnu la «nécessité de placer haut et en priorité l’économie bleue dans la politique nationale». De même, l’amélioration des infrastructures portuaires et la sécurisation de ces dernières constituent «le socle» pour le développement du secteur. En fin, il faut savoir que la sensibilisation de la population, la préservation des ressources locales restent primordiales pour réussir un tel pari dont les retombées économiques sont considérables.