logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Economie durable I Du biogaz et du biofertilisant à partir des déchets

Economie durable I Du biogaz et du biofertilisant à partir des déchets

Économie | -

image article une
Dans le but de développer les énergies renouvelables et trouver une solution à la question des déchets, Shawiri Scoops s’est lancée dans le projet de vulgarisation des déchets biodégradables en biogaz et biofertilisants. A travers ce projet, cette société produira du gaz de cuisson, particulièrement le méthane, de l’électricité ainsi que des engrais biofertilisants à partir des déchets pourris et leurs odeurs.

 

Va-t-on enfin trouver une solution pour les déchets aux Comores ? Telle est la question que plusieurs personnes se posent dans ce pays où les dépotoirs sauvages ne cessent de pulluler partout sur l’ensemble du territoire. En tout cas, la réponse semble être trouvée par Shawiri Scoops, société coopérative créée en juin 2019 lors de la globale start-up week-end. Avec son projet, cette société vise à valoriser les déchets biodégradables en biogaz et biofertilisants aux Comores. Shawiri Scoops vise à développer les compétences sur les énergies renouvelables que ce soit dans un grand ou petit domaine. Actuellement, la société travaille sur la construction des sites de production à Mwali et à Ngazidja, notamment à Bandasamlini et à Mitsudje avec des terrains de 12 et 9 m3.


Dimanche dernier, Al-watwan s’est rendu sur le site de fabrication de biogaz et de biofertilisant de Mitsudje et a rencontré la coordinatrice dudit projet et présidente de l’association Shawiri Scoops, Abidate Abdourahamane, et l’expert en biogaz, Abdou Soula, pour en parler davantage. Il s’agit d’un site de 9 m3 situé au sud de la ville de Mitsudje où l’on construit des citernes ainsi que des conduits les reliant les unes des autres pour faciliter l’acheminement des déchets.


«C’est dans ces citernes que se feront tous les phénomènes de transformation de ces déchets. Le système du site est composé d’une tuyauterie qui mènera vers une grande citerne, pas encore construite, mais qui se fera remplir de déchets afin d’alimenter le système. Puis, il y’aura un conduit qui le fera parvenir au digesta où s’effectuera méthanisation (production de méthane, ndlr). Et après la méthanisation, le gaz produit sera dirigé vers les cuisines pour la cuisson. Et le biofertilisant se verra acheminé vers une citerne», a expliqué la coordinatrice du projet.


Abidate Abdourahamane a ajouté que ce phénomène ne peut se faire qu’après l’installation des bio-digesteurs qui servent à mettre les déchets dans un milieu anaérobique, totalement fermé. «Celui-ci ne laisse pas entrer l’oxygène. Ce digesteur sera alimenté par les digestions animales, mais aussi à partir de l’assainissement qui consistera à prendre les déchets dus aux matières fécales des humains ainsi que les déchets agricoles et agro-alimentaires», a-t-elle mentionné.

Expliquant comment le système sera alimenté pour obtenir le biogaz, Abdou Soula, l’expert engagé, a expliqué que ce ne sera pas obligatoire de remplir le système de déchets à tout moment. «Tout dépendra de la première fois. Après, on pourra assurer la production avec uniquement la bouse de vache, les fientes et les déchets agro-alimentaires, même s’ils ne font pas remplir le système. D’ailleurs, associer ce projet avec un projet d’élevage de poule ou autre nous serait bien bénéfique pour assurer une production de biogaz réussie et continue», a-t-il souligné.

Expliquant les travaux à venir, la présidente de Shawiri Scoops a fait savoir que la société va produire de l’électricité ainsi que du méthane, résultats de la valorisation des déchets biodégradables. «Ce gaz pourra alimenter 4 ménages deux fois par jour dans leurs cuissons», a-t-elle indiqué également, ajoutant que cela permettra de produire également de l’engrais naturel. «Les 70% des engrais naturels qui seront produits seront bien sûr utiliser la production agricole. Et cela permettra d’avoir des aliments sains», devait-elle rassurer, remerciant les nombreuses personnes qui ont soutenu son projet, notamment la représentante du Pnud, Fenella Frost, le Fem/Gef, mais également le coordinateur du Small Graint Program, Adam Hamadi, qui a financé le projet à hauteur de 50.000 dollars, la Meck Moroni qui a ouvert le compte du projet avec 150.000 francs, entre autres.

«Je tiens à adresser une mention très spéciale à Abdillah M’saidié qui nous a donné un terrain de 12 m3 à Bandasamlini, mais également à Ahmed Chamsoudine qui nous a financièrement aidé. Je tiens ainsi à le féliciter pour son élection à la tête de l’Uccia», a-t-il déclaré, remerciant aussi le président de la République pour les instructions données quant à l’appui techniquement dont bénéficie le projet considéré comme projet pilote. «Le chef de l’Etat a promis de nous soutenir dans le cadre de la vulgarisation des digesteurs à l’échelle des îles», a-t-elle annoncé.

Adabi Soilihi Natidja

 

Commentaires