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Avec la stabilité énergétique actuelle, les Comores peuvent tabler sur une croissance à 4% pour 2018

Avec la stabilité énergétique actuelle, les Comores peuvent tabler sur une croissance à 4% pour 2018

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Le représentant résidant du Fmi a pointé du doigt la balance commerciale des Comores qui serait «de 8 à 15 milliards pour les exportations et 90 à 100 milliards pour les importations». Selon lui, «le pays est fortement dépendant des importations  et le déficit budgétaire est de 3 à 5% sur la période 2010-2016. À noter que le niveau d’endettement est relativement préoccupant entre 23 à 25%».

 

Le fonds monétaire international (Fmi) a présenté, mercredi dernier à l’hôtel Retaj, son rapport annuel sur les perspectives économiques régionales, intitulé «Afrique subsaharienne, faire redémarrer la croissance».

Cette étude économique et financière permet de faire un état des lieux de l’économie de l’Afrique subsaharienne, en général, et comorienne, en particulier. Concernant les Comores, la situation ne serait guère encourageante, malgré une croissance annuelle qui oscille entre 2 et 2,5 %.

 

Il y a un ralentissement général de la croissance régionale. Tout en gardant en mémoire que les Comores est un pays pauvre en ressources naturelles, le taux de croissance moyenne sur la période de 2010-2015 est à l’image des autres pays de la région. Toutefois, avec la stabilité énergétique actuelle, on peut viser une croissance à 3,3% pour l’année 2017 et 4% pour 2018,

 

a expliqué le représentant du Fmi, Michel Bua. Selon cette étude, le taux de croissance est inférieur au taux démographique. Ce qui présage  un impact négatif sur le niveau de richesses par rapport à la population.



Situation alarmante

Le consultant a pointé du doigt la balance commerciale des Comores qui serait «de 8 à 15 milliards pour les exportations et 90 à 100 milliards pour les importations». Selon le Fmi,

 

le pays est fortement dépendant des importations  et le déficit budgétaire est de 3 à 5% sur la période 2010-2016. À noter que le niveau d’endettement est relativement préoccupant entre 23 à 25%.

 

Le Fmi classe les Comores dans la catégorie des pays en situation de fragilité avec une dette publique de 28% et une dépense publique de 30,8% du Pib pour l’année 2017.

L’économie comorienne serait moins solide grâce, entre autres, à la mauvaise santé du secteur bancaire. Avant 2016, l’État comorien n’aurait pas eu suffisamment recours à des endettements auprès des banques commerciales de la place, sans oublier les nombreux risques qu’encourent les  banques pour les créances douteuses. 

Ces dernières pratiquent des taux très élevés pour les prêts afin d’ avoir le maximum de garanties. Selon ce rapport, «le Fmi évalue régulièrement la situation financière, notamment bancaire. Le secteur financier ressent les effets néfastes et la qualité des actifs a considérablement diminué».

Pour endiguer cette mauvaise passe, le Fonds monétaire international préconise une meilleure mobilisation des recettes intérieures, une préservation  de la stabilité financière, une promotion de la diversité économique et des réformes pour les entreprises publiques.

Il compte surtout sur l’amélioration de la situation énergétique, sur la production d’électricité pour amorcer la croissance économique.

Au niveau régional, l’étude du Fmi constate un ralentissement de la croissance dans plus de la moitié des pays de la zone. Ce ralentissement serait dû à des «ajustements insuffisants des politiques nationales», à des «politiques budgétaires inadaptées»  et à un «accroissement de la dette publique» en Afrique subsaharienne à cause  des «ajustements retardés» et «des politiques budgétaires expansionnistes pratiquées ailleurs».

En effet, l’Afrique subsaharienne aurait connu une augmentation de 10 % de sa dette publique depuis 2014. «Les perspectives sont aussi obscurcies par l’incidence de la sécheresse, d’infestations parasitaires et de problèmes de sécurité, de sorte que près de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne se déclarent en situation d’insécurité alimentaire», peut-on lire dans ce rapport annuel.

Il faut noter, effectivement, que le niveau de croissance se maintient entre 2 et 2,5 % dans la région subsaharienne. Ce qui est insuffisant, selon le Fmi.

«On a atteint un point bas de 1,4% en moyenne pondérée en Afrique subsaharienne. Nous espérons qu’elle passe à 2,6% ce qui constituerait une amélioration sensible de cette croissance à travers les trois pays les mieux lotis à savoir le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du sud», a conclu Michel Bua.

À noter que l’économie informelle est une composante essentielle dans la plupart des pays de la région avec 25 à 65% du Pib et 30 à 90% d’emplois non agricoles.

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