L’agence de Moroni de la Mutuelle d’Epargne et des Crédits ya Komor a lancé officiellement hier, mardi 3 juillet, un programme innovant de soutien aux jeunes porteurs de projets dans le secteur agroalimentaire. C’est au cours d’une conférence d’information, tenue à l’Institut universitaire de technologie (Iut), que les responsables de cette institution de microcrédit ont lancé cet appel à projets, soutenu par l’Ambassade de France et le projet Cadre intégré renforcé (Cir) et avec l’expertise de l’Université des Comores (Udc).

«C’est une façon de valoriser les compétences de nos jeunes et les aider à concrétiser leurs rêves», a soutenu la directrice exécutive de la Meck-Moroni, Laila Saïd Hassane. «Nous allons travailler en amont pour la réussite de ce projet», a tenu à préciser la patronne de la Meck-Moroni, ajoutant que le but recherché est de valoriser le label «Made in Comores». Baptisé «Subuti ou Ose en français», ce projet d’un montant de 60 millions de francs vise les jeunes comoriens qui ont entre 18 et 35 ans, et ayant un projet de création d’entreprise dans le secteur de l’agroalimentaire.

Mettre fin aux importations

Les participants doivent remplir les conditions suivantes : être dans la tranche d’âge prévue, et se regrouper en équipe avec le soutien d’un entrepreneur senior. Ce dernier aura comme rôle d’accompagner ces jeunes entrepreneurs en partageant avec eux son expérience et de maximiser les chances de réussite du projet, et enfin, «avoir un projet sérieux».

Après sélection, la Meck-Moroni fera bénéficier au meilleur projet, l’accès au crédit en question, c’est-à-dire les 60 millions de francs comoriens, avec un taux d’intérêt préférentiel de 7%, selon les responsables de l’institution. L’ambassade de France et le projet Cadre intégré renforcé se portent garants du crédit, pour sécuriser et pallier les risques. Ainsi, les jeunes entrepreneurs n’auront plus à mettre en gage ou à hypothéquer quoi que ce soit pour avoir accès au prêt.

Pour le chef du service Etudes, Marketing et Développement de la boite, Amin Saïd Ahmed, «cette initiative entre dans le cadre d’une expérience jamais réalisée par la Meck. Les jeunes comoriens ont désormais l’opportunité de mettre fin aux reproches, liées à la question des importations massives de tous les produits agroalimentaires consommés aux Comores, alors que le pays n’a rien à envier aux autres, dans la mesure où il possède des produits et des ressources non négligeables dans ce secteur».
Pour sa rentabilité, le projet sélectionné bénéficiera de l’accompagnement de l’Université des Comores et de la Meck-Moroni en termes de suivi (business plan, gestion…). «Une période d’incubation de six mois pour ces jeunes sera nécessaire. Et durant cette période, un bureau sera mis à leur disposition pour leurs travaux et suivis au sein de la Meck et toucheront une indemnité d’encouragement tout au long du processus, la date limite est fixée au 31 juillet prochain», dit encore Amin Saïd Ahmed.
La Meck table sur la réussite de ce projet pour espérer «rester dans la continuité afin d’aider et participer au développement du pays».

Oussoufa Abdou El Madjid