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Développement durable et lutte contre la pauvreté : Des experts comoriens et étrangers planchent sur une politique nationale sur l’économie bleue

Développement durable et lutte contre la pauvreté : Des experts comoriens et étrangers planchent sur une politique nationale sur l’économie bleue

Économie | -

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Le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères qui a ouvert cet atelier, Abdallah Mirghane, a rappelé la voie tracée par le pays pour offrir des emplois à sa jeunesse et aider à mettre en place sa politique de transformation et de diversification de son économie. «En plus de l’agriculture et des autres secteurs porteurs de croissance, l’économie bleue est apparue comme un pilier sur lequel le pays doit s’appuyer pour assurer son développement économique et lutter contre la pauvreté».

 

Exploiter au mieux les ressources naturelles (les océans et l’eau notamment) au profit de la croissance et de l’emploi, tel est le défi auquel l’Union des Comores devrait relever pour diversifier son économie et faire face à ses impératifs de développement durable. Des experts comoriens et étrangers se concertent, depuis hier à Moroni à l’hôtel Le Retaj, à travers un atelier de validation de ce qui deviendra, selon eux, «la matrice de travail» du pays en matière de promotion de l’économie bleue dans toute ses dimensions.

L’exploitation rationnelle des océans, la gestion des eaux, la capacité du pays à mobiliser les infrastructures portuaires et les ressources humaines nécessaires, la mise en synergie des secteurs ainsi que les transports maritimes, la pêche et le tourisme ont rythmé les échanges des participants à cet atelier ouvert par le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères.

Abdallah Mirghane a rappelé, dans son mot d’ouverture, la voie tracée par le pays pour offrir des emplois à sa jeunesse et aider àt mettre en place sa politique de transformation et de diversification de son économie.

Un pilier

En plus de l’agriculture et des autres secteurs porteurs de croissance, l’économie bleue est, selon Abdallah Mirghane, «apparue comme un pilier sur lequel le pays doit s’appuyer pour assurer son développement économique et lutter contre la pauvreté». Le chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères a rappelé, à cette occasion, «la vision» des autorités de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030. «Cette vision intègre tous les aspects de la croissance économique», a-t-il souligné.

 

 

Il s’agit pour les experts de voir comment «mettre en synergie» les secteurs impliqués dans «le concept économie bleue» pour les aider à être en phase avec les exigences de ce nouveau concept qui intègre une gestion durable des ressources disponibles, le développement des infrastructures maritimes, la protection de la biodiversité marine, la gestion des déchets et la valorisation du patrimoine culturel.

«Ce cadre stratégique…permettra de prendre toute la mesure de notre appartenance à une zone hautement stratégique et riche en ressources sous-marines», a estimé, de son côté, le président du Comité national sur l’économie bleue, Imam Abdillah.

De belles opportunités

«Des plans d’actions sectoriels seront prochainement élaborés et mis en œuvre», a indiqué, pour sa part, Abdoulhad Ahmed Mouhoussoune, l’un des experts nationaux pour qui «il faut d’abord un meilleur partage de l’information» entre les secteurs impliqués.

Cet atelier de deux jours fait suite à des recommandations entérinées à l’issue du 21ème réunion du Comité intergouvernemental d’experts du bureau de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique de l’Est mobilisé à Moroni, du 7 au 9 novembre 2017. «Il s’agit de doter les Comores d’un cadre stratégique sur l’économie bleue, un pilier pour l’Emergence prônée par les plus hautes autorités comoriennes», a souligné hier la cheffe du «Pôle, initiatives sous-régionales» au bureau de la Cea en Afrique de l’Est, Daya Bragante.

Les îles Comores offrent de belles opportunités en matière d’économie bleue en raison notamment de leur position stratégique sur le Canal de Mozambique où transitent environ 30% de la flotte maritime mondiale.


A.S.Kemba


L’économie bleue, sources d’emplois pour les petits Etats insulaires en développement

De nombreux archipels, à travers le monde, ont su mettre à profit les opportunités offertes par la mer pour tirer vers le haut d’autres secteurs porteurs de croissance comme le tourisme, l’artisanat et l’agriculture.  «Notre position géographique nous permet de gagner beaucoup de choses et dans tous les secteurs», souligne l’expert national Abdoulhad Ahmed Mouhoussoune.

e nombreux archipels à travers le monde doivent leur croissance économique à l’exploitation durable des ressources marines. La position stratégique des Comores, sa biodiversité marine, ses cours d’eau notamment à Ndzuani sont autant d’opportunités pour développer les métiers de la mer.

«Plus de cent bateaux passent sur cette route commerciale qu’est le Canal de Mozambique. Les Comores sont bien placées géographiquement, ces bateaux ont besoin de se ravitailler en pétrole, en nourriture, visiter les sites et consommer. Cela pourrait nous apporter des devises importantes», précise Mouhoussoune.

Tourisme, pêche, transports maritimes sont au service de l’économie bleue. Celle-ci reste pour les îles de l’Océan indien et les Petits Etats insulaires en développement (Pied) en particulier «une grande opportunité pour générer des milliers d’emplois»,  selon Philippe Murcia, l’un des consultants mobilisés pour aider les pays membres à mobiliser les outils nécessaires pour faire face aux défis de l’économie bleue.

«Le tourisme de croisière se développe, des centaines d’emplois peuvent être créées dans de nombreux secteurs liés à l’économie bleue», a encore détaillé Murcia qui promet la certification prochaine de l’école de la marine marchande basée à Ndzuani «afin de permettre à des centaines de jeunes de tenter leurs chances grâce au tourisme de croisière».  

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