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Fabrication des tôles et ronds à béton I Au cœur de Sofa Tofa Production

Fabrication des tôles et ronds à béton I Au cœur de Sofa Tofa Production

Économie | -

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A quelques jours du lancement des activités de son unité de fabrication et de production de tôles ondulées et de fers en béton, Abasse Cheikh nous ouvre les portes de Sofa Tofa Production. Une entreprise entièrement équipée de matériels de la dernière technologie. Coût total de l’investissement : plus d’1 milliards de francs pour huit années de mobilisation de fonds. «Pour le démarrage des activités, nous avons d’ores et déjà embauché quarante-cinq employés. Nous comptons atteindre les 100 emplois à temps plein d’ici une année, à condition que nous puissions bénéficier du soutien multiforme du gouvernement», souligne l’entrepreneur,

 

C’est à Usipvo, à quelque dizaine de kilomètres de la capitale, au nord, sur la route qui mène à l’aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim, que l’homme d’affaires Abasse Cheikh a décidé d’implanter son unité de fabrication et de production de tôles ondulées et de fers à béton. A l’entrée de cette localité, dans la région d’Itsandra ya Hamanvu, se dresse un bâtiment aux allures d’un entrepôt entouré d’une clôture de structure en béton. Nous sommes à Sofa Tofa production.
A l’intérieur, deux techniciens chinois s’affairent à manipuler une machine installée à l’extrémité nord de l’entrepôt sous le regard attentif d’un groupe de Comoriens en blouse bleue, casquette visée à la tête, estampillée «Sofa Tofa production». Ces deux Chinois, ce sont deux techniciens-instructeurs de deux entreprises différentes qui ont conçu les machines qui devront faire fonctionner l’entreprise. Dépêchés sur place, ils sont là non seulement pour l’installation des machines mais aussi pour la formation des ouvriers comoriens.

Priorité, une main d’œuvre locale

«D’ici quelque mois l’entreprise n’emploiera qu’une main d’œuvre locale. Cette dernière est recrutée et est formée sur place par les instructeurs chinois qui, après un bout d’un temps, ils vont devoir céder leur place à des techniciens comoriens», a fait savoir Azhar Djoumbamba qui parle couramment le mandarin. Il est recruté pour servir de traducteur entre les chinois et les ouvriers comoriens. De loin, nous apercevons Abasse Cheikh, le patron de Sofa Tofa Production échangeant avec un autre groupe, il semble le donner des consignes. Alerté par notre présence, il nous fait signe de l’attendre. Quelques secondes après, M.Chekh, en t-shirt rouge, jean bleu et chaussures escarpin homme, nous rejoint à l’entrée de l’usine. La visite guidée peut commencer sur fond des bruits assourdissants des trois machines qui font le gros de son joyau. «Pour le démarrage des activités, nous avons d’ores et déjà embauché quarante-cinq employés. Nous comptons atteindre les 100 emplois à temps plein d’ici une année, à condition que nous puissions bénéficier du soutien multiforme du gouvernement», souligne l’entrepreneur, insistant sur son souhait de vouloir privilégier la main d’œuvre locale. A l’en croire, en plus des machinistes et autre ouvriers, il emploi d’ores et déjà un technicien en maintenance et mécanique hydraulique et un autre en énergie électrique.


A sa gauche, il nous montre une grosse machine, allongée sur presque tout le latéral de l’entrepôt. Trois jeunes apprentis ouvriers observent attentivement, les gestes d’un technicien chinois manipulant un rouleau de tiges de fil enroulé dans la bobineuse qui sert à la fabrique des ronds à béton. «Cette machine peut sortir des fers à béton de 6-7-8-10-12, etc. La limite sur ce point dépendra du besoin du client. Nous proposons des solutions adaptées aux besoins des clients», a-t-il fait savoir dans un ton décontracté. Au centre, une autre machine moins imposante que la première. C’est une profileuse gouttière galvanisée. «La particularité, ce que le client peut choisir la couleur des gouttières en fonction de la toitures de sa maisons. Si la toiture galvanisée est vert, il peut nous commander des gouttières vertes. Et vice versa», a-t-il expliqué toujours avec le même sourire bienveillant. A l’extrémité nord du bâtiment, c’est l’atelier de fabrication des tôles avec sa machine imposante. Cette ligne de profilage pour tôle est composée d’une dérouleuse avec un système de freinage, un système d’alimentation, une formeuse, une machine tronçonneuse et deux tables de sortie. Ici, le patron dit proposer différentes gammes de produits. Des tôles ondulées galvanisées et des tôles bac acier.

«C’est un investissement lourd que nous venons de faire. Pour arriver à ce résultat, il nous a fallu huit ans sans partenaire quelconque, ni banque. C’est la raison pour laquelle nous avons mis tout ce temps. Mais petit à petit l’oiseau fait son nid», fait-il observer.

Des solutions sur mesure

Devant notre insistance pour savoir les raisons qu’il a poussées à ne pas vouloir l’accompagnement d’une banque ou d’un partenaire, pour un tel investissement d’1 milliard de plus de francs, Abasse Cheikh finira par répondre qu’il n’a pas voulu, selon ses propres mots, se mettre de la pression derrière. «C’est un investissement à fonds propres. J’attendrai sans pression aucune le retour d’investissement», a-t-il ajouté, remerciant au passage l’encouragement qu’il dit avoir obtenu de part du président de la République. Et de poursuivre : «nous avons équipé l’entreprise d’un groupe électrogène de 100 kva pour une autonomie en énergie. C’est un groupe de secours au cas où, il y a une coupure de Sonelec». A l’en croire, l’investissement en vaut la chandelle. Le marché est promoteur. «C’est un investissement durable, économique et écologique. Maintenant au lieu d’aller loin, on achètera sur place. Ces sont des économies que les Comoriens pourront se faire s’ils achètent sur place au lieu de faire le déplacement à l’étranger, surtout en Chine ou ailleurs. Autre avantage, c’est la solution sur mesure. Le client a le choix sur place de la couleur qu’il veut de la tôle, sa longueur. Tout comme le fer, s’il veut 12 m ou même 20 m de longueur», a-t-il indiqué.


A l’entendre, M.Cheikh veut voir au-delà de l’archipel. Avec la capacité de production qu’il dit capable d’atteindre, il convoite le marché régional notamment l’Océan Indien. «A Sofa Tofa production tout est automatisé. Nous avons un rouleau hydraulique, contenant la matière première. Chaque rouleau est équivalent à 1km. En une journée, nous pouvons alimenter Moroni que soit en tôle ou en fer. Nous avons une capacité de production de 10.000t/j avec une seule machine. Elle peut atteindre les 16.000/j avec les deux machines, si elles fonctionnent en même temps. Je ne vise pas seulement le marché local, ma vision c’est d’alimenter le marché régional en exportant vers les pays de la région indocéanique», a-t-il dit.

Lutte contre les habitats précaires

L’autre défi pour lui, c’est la lutte contre les habitations précaires, en vendant à bas prix. «Notre ambition est de lutter contre les habitations précaires, en permettant à toutes les couches sociales d’accéder à nos produits, notamment les familles défavorisées avec des tôles ondulées à bas prix. Nous avons une machine qui produit à la fois des tôles ondulées galvanisées et des tôles bac en acier», a-t-il confié. En ce qui concerne la tôle galvanisée, il compte vendre l’unité de 6m pour 24.000fc au lieu 35.000fc, prix appliqué par les importateurs. La feuille de 5m pour 20.000fc au lieu de 32.000fc, prix actuel. «Il m’arrive de penser à alimenter des potentiels grossistes. Mais le pari est risqué, car je n’aurai pas la maîtrise du contrôle des prix. Alors que notre objectif est d’adapter nos produits à toutes les bourses. Je pense que la deuxième option est la bonne. C’est de vendre directement aux consommateurs», a-t-il répondu à la question de savoir si ses clients seront uniquement les grossistes.
Notre visite s’achève dans les locaux devant abriter l’administration, dans les vestiaires et dans une salle où seront exposées les commandes de ses potentiels clients. Il faut noter que dans les pays en développement, l’utilisation des toitures en tôle ondulée est largement répandue que ce soit pour les bâtiments résidentiels ou commerciaux.

Maoulida Mbaé

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