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Finance islamique I Vers la mise en place du système en mars prochain

Finance islamique I Vers la mise en place du système en mars prochain

Économie | -   Nassila Ben Ali

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Longtemps sur la table des professionnels bancaires, la finance islamique commence à prendre racine dans le pays. Bientôt, le système sera inclus parmi les modes de financement à mettre en place au niveau banques et institutions financières du pays. Le sujet a fait l’objet d’une réflexion hier à la Banque centrale des Comores (Bcc) entre des experts internationaux et nationaux, mais également des représentants de toutes les banques de la place et de l’Université des Comores.

 

Le gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc) a convié la presse hier, jeudi 14 janvier, dans l’après-midi, pour faire le point sur l’atelier organisé dans la journée pour réfléchir sur la matérialisation de la finance islamique aux Comores. Cette réunion, organisée sous l’égide d’experts internationaux dépêchés par la Banque islamique, a vu la participation de plusieurs autres experts nationaux du monde de la finance mais également de représentants de l’Université des Comores, des banques et institutions financières du pays. 
«L’objectif de l’atelier est de réfléchir ensemble avec les experts dépêchés sur place sur le système de finance islamique. Vous le savez très bien que ça fait longtemps que la Banque centrale étudie les voies et moyens de mettre en place une autre façon de faire du crédit, laquelle aidera la majeure partie de la population», a indiqué Younoussa Imani, précisant que la finance islamique est un autre produit non-existant dans le pays. 

Les textes seront prêts

Les experts sont, selon le gouverneur de la Bcc, venus exposer le système de la finance islamique et montrer comment cela se fait dans les autres pays, mais surtout étudier la spécificité comorienne, «car on ne peut faire du copier-coller». Pour Younoussa Imani, ce produit permettrait à la population de tirer de nombreux avantages au niveau des banques, à savoir bénéficier des crédits, mais également effectuer les dépôts. «La finance islamique dispose de sa façon de procéder, laquelle est différente du processus classique des banques. C’est la raison pour laquelle des experts internationaux sont dépêchés sur place pour étudier les textes en vigueur, comment les améliorer et quelle loi faut-il utiliser pour permettre aux Comoriens d’en bénéficier davantage», a-t-il expliqué. 


Le patron de la Bcc a tenu à préciser que la finance islamique ne concerne pas uniquement les musulmans. «Les actionnaires et les bénéficiaires ne sont pas obligatoirement des musulmans. C’est seulement le système de fonctionnement qui reste islamique», a-t-il éclairé, soulignant que le système est en vigueur dans plusieurs pays musulmans et non-musulmans, à l’instar de plusieurs pays européens, notamment la Grande-Bretagne, le Luxembourg et la France.
 Répondant à une question sur le fonctionnement parallèle du système classique des banques et celui de la finance islamique, Younoussa Imani a rappelé que «cela existe dans plusieurs pays et que c’est le sujet en question qui a fait l’objet de l’atelier et de l’arrivée des experts pour étudier la question de fond en comble afin d’éviter qu’il y ait des chevauchements entre les deux systèmes bancaires». 


Concernant la mise en place du système évoqué, le gouverneur de la Banque centrale se dit confiant et pense que, suite aux études déjà réalisées, les textes seront prêts et que le système sera effectif au niveau des banques d’ici le mois de mars prochain. Younoussa Imani a tenu à rassurer que le système classique sera toujours en vigueur mais la finance islamique va être mise en place pour permettre d’avoir une autre manière de procéder afin de laisser le choix à la population. «La différence entre les deux systèmes, c’est qu’avec le système bancaire classique, on vous prête de l’argent pour travailler et rembourser avec un délai fixe et des intérêts. Par contre, le système de la finance islamique, on définit ensemble un secteur d’investissement, on monte le projet ensemble. S’il y a bénéfices, on partage, tout comme les pertes», a-t-il fait savoir.

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